ROHINGYAS

Continuons d’agir !

Le Bangladesh est l’un des pays les plus pauvres du monde, affecté par d’importantes catastrophes naturelles et, dans les dernières années, par l’arrivée de près d’un million de réfugiés Rohingyas. La situation des camps de cette dernière population est préoccupante et, au cours de l’année 2018, les difficultés se sont multipliées pour les Rohingyas avec la mousson et les menaces de renvoi au Myanmar (ex-Birmanie).

Dans ce contexte, le SIF est intervenu avec un partenaire local, Friendship, non loin de Cox’s Bazar, dans le camp de Kutupalong-Balukhali, pour mettre en place plusieurs projets autour de la question de l’accès à l’eau, du psychosocial et de la santé touchant plus de 15 000 bénéficiaires. Le projet centré sur l’eau a permis de construire 33 nouveaux puits capables de résister aux conditions difficiles des camps de réfugiés, grâce à une profondeur plus importante.

De plus, la création d’une clinique et sa mise en service ont permis d’organiser des consultations en santé sexuelle et reproductive pour plus de 4 400 Rohingyas. Enfin, la promiscuité dans les camps et les traumatismes ne permettant pas aux enfants de s’épanouir, un projet pilote a été mis en place via notre partenaire avec la création et l’équipement de 3 espaces de consultations psychosociales dédiés aux enfants en bas-âge.

Inondations dues à la mousson au camp de Kutupalong-Balukhali

Inondations dues à la mousson au camp de Kutupalong-Balukhali

Anticiper les risques sanitaires liés à la mousson

La priorité est de sécuriser les puits et les installations sanitaires existantes pour qu’elles continuent de fonctionner, ne soient pas inondées ou emportées par un glissement de terrain. « Les risques ont été pris en compte lors de la construction, cependant le terrain étant très meuble, une maintenance rigoureuse est nécessaire », précise Xavier Grosset. Pour parer aux risques de maladies hydriques, le SIF projette de sensibiliser les familles aux bonnes pratiques d’hygiène. L’action touchera 11 000 personnes.

Les centres psychosociaux du SIF, espaces de créativité et de récréation

Les centres psychosociaux du SIF : donner des bases à des enfants déscolarisés

Les centres psychosociaux du SIF, espaces d’accueil pour les femmes

L’accès à l’eau potable : un besoin vital

Les inondations dues à la mousson rendent la vie difficile aux réfugiés du camp.

Deux centres psychosociaux, inaugurés en mai accueillent chacun 150 enfants âgés de 5 à 12 ans, un troisième est planifié. « L’important n’est pas seulement le soutien scolaire, c’est aussi cette fenêtre ludique qui leur permet d’échapper à la vie du camp et ses corvées pour redevenir juste des enfants », souligne le coordinateur de terrain.

Exigüité, promiscuité, précarité des abris faits de roseaux et de bâches sont le lot quotidien des habitants du camp. Parmi eux 530 000 enfants. Inondations et glissements de terrain compliquent encore la vie durant cette période de mousson. Près de 3 000 abris ont été endommagés et plus de 4 000 personnes déplacées depuis juin, selon ACAPS. L’inondation de points d’eau et d’espaces sanitaires multiplie le risque de propagation des maladies hydriques.

« Alors que la sécurité alimentaire d’urgence et les besoins d’accès à l’eau semblent couverts, il faut se recentrer sur les autres besoins cruciaux, l’hygiène et la protection des enfants », estime Xavier Grosset, coordinateur de terrain pour le SIF dans le camp de Cox’s Bazar.