Lundi, 21 juin 2010

M. El Hadj DIAW

 

Habitant de Wakhinane Nimzatt, quartier étage Madialé, banlieue de Dakar

 «  Vous avez vu ? Nous vivons dans ces conditions depuis 2005. Nous avons les pieds dans l’eau. Nous n’avons plus de fosses sceptiques pour évacuer les eaux d’égouts. Nos enfants n’ont plus d’endroits propres où jouer. Nous sommes tous obligés de nous cloîtrer dans la véranda qui est le seul cadre où on peut être en famille. Nous avons besoin d’aide. Là je cherche à creuser un passage pour que l’eau qui stagne dans nos maisons soit évacuée. Je dois prendre le risque d’entrer dans les herbes pour frayer un passage. Toutes les maisons sont inondées. Les familles qui en avaient les moyens ont abandonné leurs maisons. Nous, nous n’avons pas d’autre endroit où aller. Donc on fait avec. Nous n’avons pas encore reçu de moustiquaires cette année, mais nous continuons à utiliser celles de l’année dernière. Ont est très éprouvés vous savez. Je me lève chaque jour à 5h du matin pour frayer un passage et parfois je tombe sur n’importe quoi : des serpents… Mais je n’en parle pas pour ne pas effrayer les enfants et les femmes. »

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Mme Fatou SAMB

 

Habitante de Wakhinane Nimzatt, quartier étage Madialé, banlieue de Dakar

« Nous avons vraiment besoin d’aide. Nos enfants tombent souvent malades à cause des eaux stagnantes. Les adultes ne sont pas épargnés. Nous avons des démangeaisons partout. Vous avez vu nos pieds et ceux des enfants ? Il y a des plaies partout. Il n’y a plus de chemin pour accéder à la rue. Le voisin d’à côté nous laisse traverser sa cour pour que nous puissions vaquer à nos occupations quotidiennes. Nous serions ravis de pouvoir déménager. Tout ce que nous voulons c’est vivre dans un endroit propre et sec. On est là parce qu’on n’a pas le choix. Les toilettes et la douche sont dans un état déplorable. Avant de se baigner, il faut évacuer d’abord l’eau.

Nous vivons difficilement. L’odeur est nauséabonde, les moustiques, les reptiles sont présents. Les enfants sont toujours sales et il leur faut prendre une douche 3 fois dans la journée. Tout cela est du à l’environnement dans lequel nous vivons. Nous utilisons toujours les moustiquaires de l’année dernière, mais elles sont usées maintenant. Il nous en faudrait d’autres. Il nous faudrait également des médicaments et des insecticides. L’hivernage nous trouvera dans la même situation si personne ne nous aide. »

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Marie-Laure BAH

 

Volontaire du  SIF, Médina Gounass, banlieue de Dakar

« Qui dit "Médina Gounass" dit "inondations" car on habite avec les eaux et les saletés. C’est pourquoi nous rencontrons des problèmes de paludisme. Nous étions fatigués… L’an dernier, nous étions là pour évacuer les eaux et trouver du sable pour remblayer les maisons et les ruelles. Le Secours Islamique est venu à cette occasion pour nous aider à lutter contre le paludisme en donnant des moustiquaires imprégnées. Nous avons effectué une opération appelée "un lit, une moustiquaire" à Médina Gounass et à Djedah Thiaroye Kao. On a parcouru toutes les maisons pour leur offrir des moustiquaires imprégnées. On faisait aussi des causeries avec les groupements de femmes et les jeunes pour les sensibiliser à l’utilisation des moustiquaires imprégnées car c’est un moyen efficace de protection contre le paludisme. Je remercie l’ONG Secours Islamique France et les donateurs car ils nous ont vraiment aidés dans ce sens. »

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Khalidou GADIO

 

Agent de santé et délégué de quartier SIF pour le programme de lutte contre le paludisme, Darou Salam 2, banlieue de Dakar

 

« On habite ici dans une zone vraiment inondée. On est confronté à beaucoup de problèmes, surtout en ce qui concerne le paludisme. Il fait des ravages. Depuis l’intervention du Secours Islamique on a constaté une amélioration, mais il reste encore des choses à faire. Il y a des familles vraiment démunies ici, il y a une forte concentration de population, le paludisme sévit gravement, il y a beaucoup de zones inondées, de maisons abandonnées, des tas d’ordures… Grâce au Secours Islamique France, des efforts ont été faits pour améliorer notre situation. Nous avions beaucoup de cas de paludisme avant l’intervention du SIF et cela a diminué. Nous saluons ces efforts et sollicitons à nouveau le SIF pour qu’il renforce cette aide. J’encourage également les donateurs du Secours Islamique. Vous devez redoubler d’effort car tout ce que vous donnez ici permet de sauver beaucoup de vies humaines. Nous habitons dans une zone de promiscuité [avec les moustiques vecteurs du paludisme]. J’insiste là-dessus car avec votre aide, de nombreuses vies sont sauvées, surtout au niveau des enfants de 0 à 5 ans. »

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Souleymane NDOYE

 

Assistant coordinateur des projets SIF

« Dans la banlieue de Dakar, nous avons une réelle difficulté à contourner dans le cadre du programme de lutte contre le paludisme : les inondations. Elles constituent ici une situation aggravante qui nous oblige à intervenir à plusieurs niveaux. En effet, la lutte contre le paludisme comprends trois axes : la distribution de moustiquaires, le nettoyage et le drainage des eaux stagnantes, la lutte anti vectorielle (désinsectisation, traitement des eaux). Vous pourrez le constatez, dans toute la zone, il y a des bassins de retentions et des maisons qui sont toute l’année sont occupées par les eaux. Certaines, complètement inondées sont inhabitables. D’autres ont les pieds dans l’eau en permanence. Certains ont réussi à déménager et ont abandonnés leurs maisons. Ceci est une difficulté supplémentaire dans la lutte contre le paludisme. »

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