Extrait du dossier : HUMANITAIRE & RELIGIONS
Planète Humanitaire Nº 14 Janvier / Février / Mars 2006
 
Les religions sont à la source des valeurs d’une grande partie de la population mondiale. Dans de nombreuses régions, elles demeurent une puissante force de mobilisation et de motivation, comme le rappellent le devoir de bienfaisance et la pratique de l’aumône, largement enracinés dans leurs principes. L’action humanitaire, quant à elle, est centrée sur la dignité humaine et le bien-être de tous les individus dans le besoin ; elle n’est pas conditionnée à une adhésion confessionnelle ou politique particulière. Bien plus, l’humanitaire est avant tout une action (d’urgence) au service de l’Homme, au-delà du caractère local ou communautaire. Elle « recherche le bien de l’humanité » et « vise à améliorer la condition sociale de l’Homme, à faire disparaître les injustices, à soulager les maux des plus déshérités » (Grand dictionnaire terminologique).
 
Parler d’humanitaire et de religions dans ce dossier, c’est remonter aux sources de la solidarité au service de l’Homme. Ainsi, on lira en ouverture de ce dossier un historique de l’idée humanitaire qui met en lumière sa genèse et son parcours, rappelant l’antériorité de ce concept devenu « une culture de l’engagement solidaire »1 et qui « représente toujours une dimension fondamentale »2 en ce début de XXIème siècle.
 
Puis, la parole a été donnée aux religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam) afin d’identifier l’importance et la portée des valeurs solidaires. Il nous a semblé nécessaire de solliciter des personnalités religieuses ou des hommes de foi afin de comprendre les motivations qui sont en amont et qui sont sources d’inspiration pour l’action solidaire. Ainsi, on pourra lire que l’assistance aux plus démunis est étroitement liée à la foi, qui fait des relations horizontales (humaines) une conséquence obligée du lien vertical (avec le Divin) : « l'impératif catégorique naît du visage de l'Autre créé comme moi à l'image divine »3. Pour rappeler les enjeux actuels liés à la situation des ONG confessionnelles ou de valeurs confessionnelles, deux auteurs ont acceptés d’exposer leur vision, laïque, de l’évolution de l’humanitaire actuelle, entre tensions et défis.
 
 On y trouvera les questions que posent certaines organisations non gouvernementales amplifiées depuis le 11 septembre 2001 et qui provoquent suspicion et rejet « inspirés par l’inquiétude et la méfiance plus que par le désir de connaissance »4. Enfin, nous ne pouvions terminer un tel sujet sans évoquer la pensée des Anciens et des philosophes contemporains autour d’une « esquisse de la philosophie du don », à travers les écrits de Sénèque, Jacques Derrida et Emmanuel Levinas.
 
 On y verra que « le don exprime l’idée que le plus important, c’est la part de l’autre »5. Bien loin de clore le dossier, les dernières pages invitent plutôt à ouvrir le débat avec nos lecteurs.
 
1. Cf. article de M. Philippe Ryfman, p.14-15.
2. Ibid.
3. Cf. article de M. Philippe Haddad, p.16-17.
4. Cf. article de M. Rony Brauman, p.24-25.
5. Cf. article de M. Djamel Khalid, p. 26-27.
 
 
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