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SYRIE : LE SECOURS ISLAMIQUE FRANCE (SIF) RÉHABILITE DEUX ÉCOLES PROFESSIONNELLES POUR FEMMES

Ce mardi 8 mars marque la Journée internationale des droits de la femme. Alors que l’Objectif de développement durable 4 (ODD 4) prévoit d’ici 2030 que chacun puisse suivre une éducation de qualité dans des conditions d’équité, 66% des 750 millions de personnes non alphabétisées sont des femmes. Sur le terrain, le SIF agit. En Syrie, nos équipes ont réhabilité deux écoles réservées aux femmes. Ces établissements visent à les aider à construire leur avenir au travers d’une activité génératrice de revenus simple à mettre en place.

L’éducation est un droit fondamental à tout être humain, quel que soit son genre. En 2021, pourtant, les deux tiers des 750 millions de personnes âgées d’au moins 15 ans ne possédant pas les compétences d’alphabétisation de base étaient des femmes. À l’heure actuelle, c’est plus de 129 millions de petites et jeunes filles qui ne sont toujours pas scolarisées, et ce chiffre devrait augmenter de… 11 millions à cause des conséquences de la pandémie de la Covid-19*.

Une réalité très inquiétante qui préoccupe le Secours Islamique France (SIF). Sur le terrain, nos équipes passent donc de la parole aux actes. En Syrie, notre ONG mène de nombreux projets humanitaires et vient de réhabiliter entièrement deux écoles professionnelles pour femmes, en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). 

Situés dans les zones rurales de Karnaz (région de Hama) et de Talbiseh (région de Homs), ces établissements avaient été gravement endommagés et rendus inutilisables par plus de dix ans de conflits.

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L’école de Talbiseh réhabilitée par le SIF avec l’UNHCR avait été presque entièrement détruite pendant les 10 ans de guerre en Syrie

Réhabilitation du SIF : retour à l’éducation pour 148 femmes, qui passeront à 400 dès la rentrée prochaine

Ces deux écoles accueillent désormais chaque jour 148 jeunes filles vulnérables, âgées de 14 à 18 ans. Dans un souci d’inclusion, les établissements sont en capacité de prendre en charge les personnes en situation de handicap : le SIF a adapté les infrastructures dans ce sens.

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En Syrie, le SIF contribue au retour à l’éducation de femmes vulnérables, y compris celles en situation de handicap, en réhabilitant et rééquipant des écoles de formation professionnelle

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Dès la prochaine rentrée, la capacité sera renforcée et sera portée à 400 élèves. Myriam A., Chargée de reporting pour le SIF en Syrie, explique :

« La grande majorité des élèves étaient des déplacés internes ou des personnes qui s’étaient réfugiées à l’étranger à cause de la guerre. Après l’amélioration de la situation sécuritaire, ils sont revenus vivre au sein de leur communauté d’origine. Tout est très difficile à leur retour : leur maison et les infrastructures ont été détruites, et il n’y a que très peu de moyens de subsistance… »

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Les équipes du SIF ont intégralement réhabilité l’école de Talbiseh, dans la région de Homs, qui accueille désormais plusieurs dizaines de jeunes filles soucieuses d’apprendre un métier

Objectif : l’indépendance financière par une activité génératrice de revenus

Sans repères ni perspectives et très fragilisées, ces jeunes filles ont besoin d’aide. Le soutien apporté par le SIF pour un retour à l’éducation, voire même s’inscrire pour la toute première fois dans une école, en est une. Elle est capitale. Dans ces écoles, les bénéficiaires sont préparées aux métiers de la couture et du design. 

En plus de cet enseignement professionnel, des clés très importantes leur sont données avec des cours plus généraux, tels que des mathématiques, de la physique, de l’anglais ou encore de l’informatique. May M., collaboratrice du SIF dans nos bureaux syriens, décrypte :

« Les métiers enseignés dans ces écoles sont courants en Syrie, ils correspondent au marché local et ne demandent pas énormément de moyens pour être mis en place dans le cadre d’une activité génératrice de revenus. Ces femmes sont précaires, et elles pourront travailler depuis chez elles s’il le faut, sans avoir à louer un local. Ces femmes construisent leur avenir, c’est aussi un moyen d’acquérir une certaine indépendance financière et d’avancer… »

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Dans l’école de Karnaz, les salles de classe ont été réhabilitées par les équipes du SIF pour permettre aux jeunes filles d’étudier plus sereinement

Infrastructures sanitaires, salles de classe, matériel, énergie solaire… Une réhabilitation complète

Pour faciliter l’apprentissage, le SIF a renforcé ces réhabilitations par des actions de rééquipement. Tous les outils nécessaires sont à disposition des bénéficiaires, qui peuvent donc s’exercer et progresser dans leur futur métier. Comme les ordinateurs de l’école, ces outils nécessitent de l’énergie pour fonctionner : le SIF a donc allié nécessité et développement durable en installant un système d’alimentation permanent qui fonctionne à l’énergie solaire. Myriam A. poursuit :

« Avant les réhabilitations, le nombre de salles de classe encore en état d’être utilisées était très insuffisant, comme le matériel et l’électricité. En conséquence, un grand nombre d’élèves se résignaient à rester chez eux, et ne venaient plus. C’était la même chose pour les sanitaires : il est arrivé que des femmes passent une année scolaire entière sans pouvoir aller aux toilettes dans leur propre école… »

Un problème majeur, que le SIF a pris en compte en intégrant l’ensemble des infrastructures liées à l’eau et à l’assainissement dans les réhabilitations. Les conditions d’hygiène se sont donc nettement améliorées, tout en renforçant la sécurité de femmes qui n’ont plus à quitter l’école à la recherche de sanitaires…

(*) Source : UNESCO