DON PAKISTAN

Situé en Asie du sud, le Pakistan est particulièrement sujet aux séismes, aux sécheresses et aux inondations. Malheureusement, ces phénomènes naturels sont de plus en plus fréquents et intenses à cause du dérèglement climatique. Ainsi, c’est un véritable cercle vicieux qui frappe ce pays, comme en témoigne la crise survenue en août 2022.

À cette époque, de fortes précipitations ont succédé à une longue période de sécheresse hors normes, marquée par des températures supérieures de 6°C à 9°C par rapport aux normes saisonnières. Dans certaines zones du pays, le mercure avait alors franchi la barre des 50°C ! Devenus très arides, les sols n’avaient pu absorber les eaux de pluie liées à une mousson diluvienne, provoquant les pires inondations de toute l’histoire du Pakistan.

Le gouvernement local n’avait eu d’autre choix que de décréter l’état d’urgence en réponse à l’ampleur du drame : plus d’un tiers du pays avait été submergé et plus de 1 700 personnes avaient perdu la vie. Au total, ce sont 33 millions de personnes qui avaient vu leur quotidien bouleversé du jour au lendemain, parmi lesquelles plus de 8 millions avaient été contraintes de se déplacer à l’intérieur même de leur propre pays, paralysé et gravement affaibli.

Outre les 4 300 infrastructures d’accès à l’eau potable hors d’usage, les Nations Unies avaient, par exemple, estimé qu’1,6 million de maisons avaient été détruites, laissant des centaines de milliers de familles sans-abri. En parallèle, les eaux avaient ravagé 80% des terres agricoles du pays, et tué des millions de têtes de bétail. C’est une véritable catastrophe dans un pays où l’agriculture et l’élevage sont capitaux pour la sécurité alimentaire et les sources de revenus de la population.

Les inondations de 2010 avaient marqué les esprits, et nécessité des interventions d’urgence et des réponses sur le long terme. Plus graves encore, celles de 2022 n’échappent pas à la règle. Bien au contraire : le temps passe, les besoins restent immenses. Selon les Nations Unies, en 2023, plus de 20,6 millions de personnes ne peuvent plus s’en sortir sans aide humanitaire, dont 10,5 millions sont touchées par une situation d’insécurité alimentaire aigüe. Ces êtres humains (sur)vivent dans l’une des 43 régions frappées par les inondations de l’an passé, et souffraient déjà de taux de malnutrition particulièrement élevés. Une crise économique profonde, qui raréfie encore davantage les opportunités d’activités génératrices de revenus, et une inflation des produits alimentaires frôlant les 40 % sur un an, ne font d’aggraver la situation.

Au Pakistan, la santé publique reste en danger. En 2023, l’ONU évalue à 8 millions le nombre de personnes qui n’ont aucun accès direct à l’eau potable, à des infrastructures d’assainissement et même à des toilettes fiables. La moitié sont des enfants ! Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les infections liées aux maladies hydriques ont été multipliées par quatre : le paludisme, la diarrhée et le typhus essentiellement, mais aussi quelques centaines de cas de choléra. Pour les plus vulnérables, et essentiellement en milieu rural, les conséquences sont catastrophiques, tant l’accès aux soins s’avère compliqué : plus de 2 000 centres de santé avaient été durement affectés par les inondations. L’immense majorité de ces infrastructures n’a pas encore été réhabilités, faute de moyens.          

Les inondations de 2022 ont entraîné la destruction de 30 000 écoles. Ce bilan lourd est venu dégrader une situation déjà très difficile. Au Pakistan, le taux d’illettrisme dépasse les 37 %, selon l’ONU. La principale raison à ce problème majeur réside dans les difficultés d’accès à l’éducation scolaire. Dans ce pays d’Asie, 22,8 millions d’enfants âgés de 5 à 16 ans n’ont jamais été à l’école, ce qui représente 44 % de la classe d’âge ! Les femmes, les personnes déplacées internes et les réfugiés venus d’autres pays, tels que l’Afghanistan, représentent la majorité de ces enfants.     

Des centaines de milliers d’enfants sont fragilisés par la multiplication des crises au Pakistan : le SIF agit pour l’accès à l’eau

« Au Pakistan, une crise humanitaire majeure »

Accès à l’eau, soutien à l’agriculture et à l’élevage, adaptation au dérèglement climatique… Au Pakistan, le SIF agit sur le long terme pour accompagner les populations dans le besoin vers l’autonomie

Inondations de 2022 : l’intervention du SIF
Mobilisé pour répondre aux graves inondations, le SIF a pu apporter de l’aide alimentaire à plus de 368 000 personnes. Nos équipes avaient renforcé leurs actions par de la mise à l’abri, des réhabilitations de points d’eau, du soutien à des agriculteurs et des éleveurs, du cash for work, des cash transferts, ou encore du soutien psychosocial pour l’enfance.

Des projets spécifiques aux femmes sans ressources
Au Pakistan, classé 153^e sur 156 sur les problématiques liées à l’égalité des sexes au Forum économique mondial 2021, le SIF mène de nombreuses actions pour aider des femmes à
devenir autonomes. « Créons, ensemble, un monde où toutes les femmes sont valorisées, respectées et autonomisées pour atteindre leurs rêves ! », appelle Mahieddine Khelladi, Directeur exécutif du SIF.

Du soutien pour les réfugiées Afghanes
En collaboration avec l’UNHCR, le SIF a déployé un projet pour soutenir des réfugiés venus d’Afghanistan, essentiellement des femmes, à reconstruire leur vie au Pakistan : formations, allocation de subsistance, activités génératrices de revenus. Des bénéficiaires locaux sont intégrés à l’action.

Pénuries d’eau potable : des solutions durables
Accès à l’eau potable et gestion de la ressource, soutien aux agriculteurs et aux éleveurs, adaptation au dérèglement climatique, développement d’activités génératrices de revenus… Depuis 2020, le projet « Best » du SIF au Pakistan améliore les conditions de vie de populations isolées et démunies.

Ramadan et Aïd Al Adha : des actions renforcées
Comme chaque année, pendant Ramadan 2023, nous avons distribué des colis de denrées de première nécessité à plus de 25 000 personnes. Ces actions s’inscrivent dans un cadre durable : le SIF se fournit auprès d’agriculteurs, de producteurs locaux ou encore de bénéficiaires formés à une activité génératrice de revenus, soutenus toute l’année. La logique est la même avec les colis de viande de l’Aïd Al Adha.

Au Pakistan, durement touché par le changement climatique, le SIF mène de nombreux projets humanitaires au plus proche des plus vulnérables

Labellisé par le Don en Confiance, le SIF s’appuie sur la générosité du public pour mener des actions en faveur des populations vulnérables.