Tunis, le 16 juillet 2021. Par manque de moyens, le personnel hospitaliser n'arrive pas à gérer le flux continu de patients atteints de formes graves de la COVID-19.

 

TUNISIE : GRAND BESOIN D’AIDE D’URGENCE FACE À L’AGGRAVATION DE LA CRISE SANITAIRE

Le Secours Islamique France (SIF) soutient un hôpital public en lui fournissant une centrale de production d’oxygène pour son service de soins intensifs. En parallèle, 500 respirateurs artificiels sont en cours d’envoi dans plusieurs établissements de santé locaux. Les hôpitaux publics, débordés et en manque de moyens, font face à une pénurie. Ils ne parviennent plus à gérer le flux entraîné par la forte et brusque hausse des contaminations, notamment liées au variant Delta.

« Il a besoin d’aide. Comment va-t-il faire ? Il n’a plus du tout d’oxygène dans son hôpital… » D’une  voix tremblante, un journaliste* filme et commente une scène bouleversante le 18 juillet, tel un lanceur d’alerte. Sur la vidéo, qui a ému des centaines de milliers de personnes sur les réseaux sociaux, le directeur de l’hôpital public de Mateur (Tunis) apparaît complètement désemparé. La tête entre les mains, il craque et fond en larmes. Dans son établissement, les patients atteints de formes graves de la COVID-19 doivent malheureusement subir les effets d’une pénurie d’oxygène depuis plusieurs heures.

UNE CENTRALE DE PRODUCTION D’OXYGENE POUR SOULAGER UN HOPITAL

Cette situation dramatique est loin d’être un cas isolé en Tunisie, où la population a passé un bien triste Aïd Al Adha le mardi 20 juillet à cause de la crise sanitaire. En ce moment même, le pays est submergé par une nouvelle vague de la pandémie. Des milliers de vies sont en danger, les hôpitaux publics manquent totalement de moyens. Désormais, les services de soins intensifs sont complètement saturés. Pour soutenir les Tunisiens, le Secours Islamique France (SIF) agit sur place en s’appuyant sur sa longue expérience. Une opération d’aide d’urgente vient d’être lancée en leur faveur.  

Actuellement, nos équipes sont mobilisées pour aider un hôpital en le dotant d’une centrale de production d’oxygène. D’une capacité d’alimentation de 23 patients en réanimation, la structure choisie par le SIF est pensée pour être déployée rapidement, sans avoir besoin d’effectuer des travaux ni de s’appuyer sur des compétences techniques particulières. Son coût s'élève à 200 000€, financés par notre ONG.

L’action vise à soutenir les Tunisiens dans leur course contre la montre : les capacités de production en oxygène du pays sont largement insuffisantes pour répondre aux besoins quotidiens des hôpitaux, très importants. Les établissements sont souvent contraints de se tourner vers l’import, ce qui allonge encore les délais, mettant davantage en péril la santé des patients atteints de formes graves de la COVID-19.

ENVOI DE 500 RESPIRATEURS ARTIFICIELS

En outre, 500 respirateurs artificiels sont en cours d’acheminement vers plusieurs hôpitaux publics tunisiens dans le cadre d’une action de solidarité. Ce matériel provient du stock des 5 000 appareils que le SIF avait fournis en début d’année à des établissements de santé situés dans différents départements de l’Algérie à l’occasion d’une opération de solidarité cofinancée avec des partenaires.

LE PIRE TAUX DE MORTALITE LIE A LA COVID-19 EN AFRIQUE

Face à ce drame qui se déroule sous nos yeux, chaque minute compte. L’OMS a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme. Avec plus de 160 décès déplorés chaque jour à cause de la COVID-19, dont des pics à plus de 200, la Tunisie enregistre le plus fort taux de mortalité lié à la pandémie de tout le continent Africain. De 7 000 à 10 000 nouveaux cas positifs sont recensés en moyenne chaque jour, soit une hausse de près de 50% par rapport à juin** ! Le variant Delta, le plus contagieux et le plus grave, représente plus de la moitié des nouvelles contaminations.

DES MESURES DE COUVRE-FEU ET DE CONFINEMENT STRICT

L’urgence est bien réelle, le pays n’avait pas connu une telle explosion depuis le début de la crise sanitaire, qui a entraîné le décès de plus de 18 000 personnes. Le ministère de la Santé n’hésite pas à qualifier la situation de « catastrophe sanitaire sans précédent ». 

Preuve supplémentaire de la catastrophe en cours, un couvre-feu est entré en vigueur de 20 heures à 5 heures le 1er juillet sur tout le territoire tunisien. En parallèle, les protocoles sanitaires dans les lieux publics ont été renforcés. Dans certaines zones du pays particulièrement touchées, les mesures destinées à enrayer la progression inédite du virus sont encore plus restrictives avec la remise en place d’un confinement strict.

En Tunisie, la crise sanitaire est hors de contrôle. Très fragilisée, la population a besoin de nous.
Ensemble, venons en aide aux Tunisiens !

*Soufien Ben Aissa, du média tunisien Mateur Lelkoul.    

**Source : AFP.