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CONFLITS ET CATASTROPHES NATURELLES : LES RÉPONSES DU SIF

Crises humanitaires : quelles sont les actions humanitaires du Secours Islamique France (SIF) pour les personnes déplacées internes ?

Dans le monde, des millions de personnes sont contraintes de tout quitter pour fuir à l’intérieur même de leur pays. Conflits armés, catastrophes naturelles… Après avoir tout perdu, ces personnes tentent de se reconstruire malgré des contextes très difficiles, marqués par exemple par le manque d’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement, ou l’absence totale d’accès à l’éducation. ONG de solidarité internationale, le SIF leur apporte du soutien sur le long terme au travers de nombreux projets humanitaires. Tour d’horizon à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, organisée par l’ONU en ce lundi 20 juin. 

Leur destin a basculé du jour au lendemain, parfois en un clin d’œil. Dans le monde, à la fin de 2022,  elles étaient 71,1 millions* à avoir dû fuir pour reconstruire leur vie dans un endroit plus sûr… à l’intérieur même de leur pays. Ces personnes qui n’ont eu d’autre choix que de tout quitter sont les déplacés internes. Ce chiffre n'a jamais été aussi élevé : il est en augmentation de 20 % par rapport à l'année précédentes, et lié à l'accélération de la multiplication des crises : conflits armés, tels que la guerre en Ukraine, et catastrophes climatiques, telles que les inondations de grande ampleur qui ont durement frappé le Pakistan. 

De plus en plus fréquentes à cause du dérèglement climatique, les catastrophes naturelles étaient d'ailleurs déjà la première cause de déplacements internes en 2021, avec 23,7 millions* de personnes touchées. Les violences et les conflits armés sont également dévastateurs, provoquant le déplacement interne de 14, 4 millions d’êtres humains*.

(*) Source : IDMC/NRC, 2023

Eau, éducation, soins médicaux… Les déplacés internes sont privés de tout

Camps de fortune, surpeuplés et insalubres, insécurité alimentaire, manque d’infrastructures liées à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement, impossibilité d’accès à l’éducation, aucun accès aux soins… En constante augmentation, le nombre et la situation des personnes déplacées interne inquiètent le Secours Islamique France (SIF).

C’est pourquoi notre ONG mène des actions de plaidoyer pour porter leur voix auprès des décideurs via, entre autres, la publication de recommandations. Mais le SIF agit également concrètement en apportant des réponses humanitaires sur le terrain, au plus proche des populations touchées.

Ces réponses humanitaires prennent la forme d’interventions d’urgence et de projets sur le long terme dans de nombreux pays du monde. Voici quatre exemples de projets récents, à lire après l'intervention en vidéo de deux collaborateurs du SIF, spécialistes de la problématique des personnes déplacées internes.

Somalie, Kismayo

Dans les camps de déplacés, la santé publique est en danger

Inondations, sécheresse, conflits récurrents… La population de l’Etat de Jubaland, en Somalie, n’est pas épargnée par les catastrophes humanitaires. Sur place, la multiplication des crises a provoqué d’importants déplacements internes depuis l’arrière-pays vers Kismayo, la capitale régionale. Les besoins humanitaires sont immenses, tant les personnes sont désormais sans ressources : aucun accès aux services de base tels que l’eau, les soins et l’alimentation. Dans un premier temps, le SIF est donc intervenu par des distributions d’eau potable, de nourriture, de tentes ou encore de vêtements et de moustiquaires pour palier au plus urgent.

Cette intervention d’urgence s’accompagne d’un travail sur le long terme en faveur des déplacés et de la communauté d’accueil. Assainissement, transferts d’argent pour les ménages les plus impactés, formations, aide à la création d’activités génératrices de revenus… L'objectif est de donner aux bénéficiaires des moyens de retrouver l’autosuffisance et des capacités de résilience en cas de nouveaux chocs. Le projet du SIF à Kismayo est renforcé par des actions de prévention et de sensibilisation visant à renforcer la cohésion sociale entre les communautés.

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Bangladesh, district de Kurigram

Face aux inondations, des écoles démontables et transportables

Au Bangladesh, l’un des pays les plus pauvres du monde, la frange la plus vulnérable de la population vit sur des îles éphémères. Situées sur les grands fleuves, ces bandes de terre disparaissent et réapparaissent au gré des inondations, de plus en plus fréquentes à cause du dérèglement climatique. Cette instabilité a des conséquences : l’absence d’infrastructures publiques, privant d’éducation les plus vulnérables, et des déplacements réguliers et massifs de populations.

Face à ce problème, le SIF s’est associé à une ONG partenaire pour mettre en place des centres d’apprentissage démontables, transportables et équipés avec le matériel nécessaire. Le projet permet à plus de 580 enfants et jeunes, majoritairement des filles, de suivre une scolarité normale dans le district de Kurigram, au nord. En parallèle, 300 adultes peuvent suivre des cours de mise à niveau. Le dispositif est renforcé (entre autres) par de la sensibilisation aux droits fondamentaux, à l’importance de l’éducation, à l’hygiène et à l’environnement en faveur de 3500 personnes.

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Pakistan, district d’Orakzai

Face à la multiplication des crises, accompagner les retours et prévenir les risques de déplacements forcés dus aux catastrophes

Basé au Pakistan depuis 2008, le SIF travaille depuis plusieurs années dans le nord du district d’Orakzai, une zone proche de l’Afghanistan. Notre ONG appuie l’intégration des populations retournées, qui avaient fui en raison du conflit. Particulièrement démunies, ces personnes repartaient de zéro, ou presque. Le SIF a renforcé les services d’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement.

Un gros travail a été effectué autour des moyens d’existence : par exemple, nos équipes ont contribué au développement de l’agriculture en réhabilitant des terres cultivables et des infrastructures, ou encore en fournissant du matériel, des graines et en proposant des formations. Autre action, le soutien aux entrepreneurs, pour qu’ils puissent se former et développer leur propre activité génératrice de revenus.

En outre, le district d’Orakzai est particulièrement vulnérable aux conséquences du changement climatique. Malheureusement, des sécheresses et des inondations surviennent régulièrement. Pour renforcer ses actions, le SIF s’est basé sur des enquêtes menées auprès des communautés, qui ont démontré qu’elles manquaient de connaissances et de ressources pour faire face à ces chocs.

Cette année, notre ONG a donc mis en place des formations sur le changement climatique et la réduction des risques de catastrophe pour les communautés et les institutions gouvernementales. Un appui technique est aussi apporté aux fonctionnaires du district d’Orakzai pour l’élaboration d’un plan de gestion des catastrophes. Au total, les actions du SIF améliorent la vie de plus de 13 000 personnes.

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Syrie, Maskanah

Face à l’afflux de retournés, réhabilitation d’un canal de 20 km

La Syrie est un pays exsangue, où la population est fragilisée par une grave crise humanitaire. C’est pourquoi le SIF agit pour contribuer à améliorer ses conditions de vie. En 2021, nos équipes ont ainsi réhabilité un canal long de 20 km, qui comporte des branches secondaires dans la ville de Maskanah, située au nord. 

Ce projet humanitaire a permis d’irriguer 525 hectares de terres cultivables : 14 000 agriculteurs ont pu reprendre leur activité. Plus encore, le canal a créé un cercle vertueux bénéfique à toute la communauté, soit plus de 72 500 personnes. L’infrastructure permet de renforcer l’économie locale et d’améliorer la gestion des ressources en eau.

La réhabilitation du canal encourage et facilite le retour des innombrables personnes qui s’étaient déplacées dans les zones rurales autour d’Alep pendant plus de 10 ans de conflits. Près de 6,7 millions de personnes avaient été contraintes de fuir à l’intérieur même du pays. Les infrastructures liées à l’eau et à l’assainissement ont été massivement détruites, provoquant la diminution de 40% des ressources potables. 

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Les personnes déplacées internes ont besoin d’aide humanitaire.

Ensemble, agissons !