LUTTE CONTRE LA PRÉCARITÉ EN FRANCE

42 000 enfants sont sans domicile fixe ou sans-abri, DONT ADAM, BÉNÉFICIAIRE DU SECOURS ISLAMIQUE FRANCE (SIF) AVEC SES PARENTS !

Face à la détresse de familles avec enfants livrées quotidiennement au froid et à la violence de la rue, les équipes du Secours Islamique France  (SIF) développent de nombreuses actions pour leur apporter du soutien. Les maraudes sociales et alimentaires en font partie, tout comme l'accompagnement sur le long terme mené par notre équipe de travailleurs sociaux. 

« Merci beaucoup… » La voix engourdie par le froid, glacial en cette longue nuit d’hiver, Sarah* paraît soulagée en s’adressant aux bénévoles du Secours Islamique France (SIF). Quelques minutes plus tôt, notre équipe stoppait la camionnette pour apporter de l’aide à cette femme, qui errait sur un pont avec Adam*, son jeune fils de 8 ans.

Les maraudes sociales et alimentaires, indispensables pour les plus vulnérables

Comme trois soirs par semaine, le SIF mène une action de maraude sociale dans les rues de Seine-Saint-Denis pour les personnes sans domicile fixe (SDF) et/ou sans-abri. Denrées alimentaires, boissons chaudes, produits d’hygiène, couvertures, vêtements chauds… Ce dispositif est l’une des actions sociales de notre ONG en France, pensée pour apporter un soutien d’urgence face à la détresse.  Et le mot n’est pas trop fort quand il s’agit d’évoquer le quotidien du petit Adam, de sa mère et de son père, Franck*.

(*) Les prénoms des personnes ont été modifiés pour préserver leurs identités. 

Pour renforcer et pérenniser nos actions en France, nous avons besoin de vous !

Adam et sa famille vivent dans une cabane en tôle et en bois, sans eau courante, en bord du boulevard périphérique de Paris

Depuis plusieurs semaines maintenant, cette famille frappée par la grande précarité (sur)vit cachée dans une cabane de fortune. Construite en bois et en tôle sur un terrain boueux, elle est seulement séparée du boulevard périphérique par une glissière : le danger est omniprésent, le bruit des voitures, assourdissant.

Près de la maisonnette, les bénévoles aperçoivent quelques bidons, destinés à compenser l’absence d’accès à l’eau courante. L’électricité est assurée par un petit générateur à fioul, qui permet à la famille de faire fonctionner un petit chauffage et une plaque de cuisson. Des conditions de vie très difficiles, donc, doublées d’un stress permanent.

Pour le père d'Adam, fermer l’œil pendant la nuit est impossible, tant il ne pense qu’à protéger les siens des dangers potentiels de la rue. D’où une vie de nomades : la famille change régulièrement d’endroit pour tenter de trouver davantage de sécurité. Ces déplacements ne sont pas sans conséquences sur la scolarité d’Adam, qui ne va plus à l’école. Son avenir est d’ores et déjà compromis.

Comme Adam, plus de 42 000 enfants sont sans domicile fixe en France

Des enfants recensés comme sans domicile fixe, à l’instar d’Adam, il en existe plus de 42 000 en France. C’est ce qu’assure une étude menée conjointe d’UNICEF et du Samu Social. La situation préoccupe les équipes du SIF, qui déploient de nombreuses actions sociales pour aider ces enfants et leurs familles. Les maraudes ne sont d’ailleurs d’une indispensable première étape vers un accompagnement social sur le long terme, adapté à la situation de chacun via nos autres dispositifs.

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Pour les enfants qui vivent dans la rue et leurs familles, les dégâts psychologiques sont immenses

PAROLE D'EXPERT : « Confrontés au désespoir et à la violence de la rue, ces enfants et leurs familles sont en grave danger », alerte Hassan M., le Directeur des Missions sociales France (MSF) du SIF.

L'an dernier, les équipes du Secours Islamique France (SIF) ont mené plus de 220 maraudes sociales et alimentaires en Seine-Saint-Denis. En plus d'apporter du soutien concret, nos travailleurs sociaux et bénévoles accordent beaucoup d'importance aux échanges avec les personnes dans le besoin pour mieux comprendre leur quotidien et cerner leurs besoins les plus urgents.  Inquiet, le Directeur des Missions sociales du SIF en France tire la sonnette d'alarme :

« Lors des maraudes, on voit beaucoup de familles très vulnérables, avec des enfants en bas âge, parfois même des bébés. Ce que ces personnes vivent est d’une violence inouïe. Si aucun adulte n’est préparé à vivre dans la rue, ses capacités de résistance sont naturellement plus fortes. Ils sont confrontés très tôt à la violence et au désespoir de la rue. Ces enfants sont en grave danger. »

« Comment devenir une personne équilibrée et stable quand on passe son enfance dans la rue ? », interroge le Directeur des MSF

Pour le responsable des MSF du SIF, sans aide, l’avenir de nombreux enfants est d’ores et déjà fortement compromis, tant l’impact psychologique est fort. Leurs parents portent donc un double fardeau, puisqu'il leur est déjà très difficile moralement de garder la tête haute pour trouver des solutions pour sortir de l'extrême précarité  :  

« Vivre dans la rue exerce un impact très fort sur la santé mentale de ces enfants. Ils ont besoin d’amour, de bienveillance et d’affection pour se construire ! Ce n’est pas en vivant dehors qu’ils deviendront des personnes stables et équilibrées. En plus, leurs parents sont eux aussi dans la survie : il leur est très difficile de rassurer ces enfants… »

Déscolarisation, absence d’accès aux soins… L’avenir de ces enfants est en péril

Les difficultés se cumulent les unes aux autres pour ces familles en situation de grande précarité. Outre les dangers de rue et l’insécurité alimentaire, ces enfants font face à la déscolarisation, explique le directeur des Missions sociales France du SIF :

« Pour essayer de se mettre en sécurité, ces familles deviennent nomades, et ne cessent de bouger dans la ville à la recherche d’un endroit caché. Dans ces conditions, une grande partie de ces enfants ne peuvent plus aller à l’école, ce qui est très grave à la fois pour leur éducation, mais aussi pour le côté social : ils ne côtoient plus d’autres enfants… »

La santé est également un problème majeur, que les enfants vivent dans la rue ou dans un centre d’hébergement, conclut le responsable du SIF :

« Dans la rue, les maladies circulent, ces enfants et leurs familles sont très exposés. Forcément, elles ne s’arrêtent pas toujours à la porte des hôtels sociaux.  Ces personnes n’ont pas de suivi médical, pas d’accès aux soins, rien du tout. Leur santé est en péril. Il y a urgence… »

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Les équipes du SIF se rendent directement dans les hôtels sociaux pour distribuer des repas chauds aux mères isolées avec enfants

Face à la détresse de ces enfants des rues et de leurs familles, le SIF multiplie les actions. Pour les renforcer et les pérenniser, nous avons besoin de vous.