CRISE AU YÉMEN

Dans ce pays où la population est touchée par la famine, le Secours Islamique France (SIF) complète ses actions d’urgence par de multiples projets vouées à aider les bénéficiaires à subvenir leurs besoins par eux même.

C’est l’une des pires crises humanitaires au monde. Au Yémen, à un conflit armé qui paraît sans fin, s’ajoutent les conséquences du changement climatique et de l’effondrement de l’économie. Récemment, nos équipes y ont lancé un nouveau projet, en deux phases, dans le Gouvernorat de Marib en partenariat avec le Centre de Crise et de Soutien (CDCS) du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Le SIF connaît très bien le contexte : nous sommes basés au Yémen depuis 2019 et y déployons de nombreuses actions d’urgence, essentiellement pour des personnes déplacées dans des camps à cause de la guerre.

La première étape consiste à apporter une aide financière sur quatre mois à 3 500 personnes, qui vivent dans des camps de déplacés internes. « Cet argent leur permet de subvenir à leurs besoins les plus urgents, la nourriture et l’eau potable, explique Daniel E., le Chef de Mission du SIF. Au Yémen, la malnutrition est devenue la norme, particulièrement chez les enfants… » Cette approche permet également de soutenir les commerces locaux, bien souvent en grande difficulté financière.

Le SIF a donc pensé son intervention de façon globale, d’où le second volet : la mise en place de systèmes d’épargne et de prêts communautaires (VSLA). « Pour optimiser les chances que cela fonctionne, le SIF forme un comité de gestion des fonds, poursuit Daniel E. Ce type d’action a fait ses preuves pour réduire la pauvreté, et aide les bénéficiaires à se projeter sur le long terme car ils peuvent avoir accès à des fonds pour leurs projets… »

Cette initiative est donc voué à placer les personnes sur la voie d’un retour à l’autonomie. C’est une étape pour les libérer de la dépendance à l’aide humanitaire. Le SIF leur donne d’ailleurs toutes les clés nécessaires pour qu’ils puissent subvenir eux-mêmes à leurs besoins.

Ainsi, les bénéficiaires sont accompagnés dans des formations professionnelles, telles que la construction et la création artisanale. L’agriculture en fait aussi partie, avec un accent porté sur les techniques d’adaptation des cultures au changement climatique, et la gestion de l’eau. « Une fois qu’ils sont formés, conclut le Chef de Mission du SIF, on continue de les suivre en les conseillant étroitement sur les façons de lancer leur exploitation ou leur commerce. C’est très important pour leur donner toutes les chances de le pérenniser ! »

Au Yémen, plus de 4, 8 millions de personnes, selon OCHA, se sont déplacés à l’intérieur même du territoire, en quête de sécurité