- Hits: 137
Journée mondiale de l’aide humanitaire “Nous ne sommes pas des cibles”
- Hits: 137
JOURNÉE MONDIALE DE L’AIDE HUMANITAIRE
“Nous ne sommes pas des cibles”
À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, le SIF est signataire de la déclaration collective “Nous ne sommes pas des cibles : stop à l’impunité”, portée par Coordination SUD, qui rassemble 184 ONG françaises de solidarité nationale et internationale.
Dans cette déclaration adressée aux pouvoirs publics français, Coordination SUD et ses membres alertent sur les violations flagrantes du droit international humanitaire dans les conflits armés; les travailleurs humanitaires font l’objet de menaces et d’attaques mortelles sans précédent ces derniers mois : plus de 360 humanitaires ont été tués dans 20 pays en 2024, dont au moins 200 à Gaza. C’est l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour le corps humanitaire. La fragilisation et le non-respect du droit international humanitaire accroît également le nombre de victimes civiles dans le monde : les décès liés aux conflits ont augmenté de 40% entre 2023 et 2024.
Une situation humanitaire délétère qui fragilise davantage la condition des plus vulnérables, en particulier celle des enfants, dans un contexte où plus d’un enfant sur six dans le monde vit dans une zone de conflit (473 millions) - soit plus que la population totale de l'Union européenne. La note de positionnement du SIF “Enfants dans les conflits armés” parue le 26 juin 2025, rappelle que les Nations Unies ont recensé une augmentation de 25% d’enfants victimes de violations graves en zones de conflit par rapport à 2023.
Alors que les besoins humanitaires atteignent un niveau sans précédent (309,7 millions de personnes ont besoin d’aide en 2025), il est essentiel de respecter et faire respecter le droit international humanitaire et de “garantir que l’aide humanitaire reste neutre et impartiale” afin de répondre aux besoins vitaux des plus vulnérables partout dans le monde.
Mettre fin à l’impunité et faire respecter le droit international humanitaire
Dans cette déclaration, Coordination SUD et ses membres pointent du doigt les multiples attaques à l’encontre des travailleurs humanitaires et des populations civiles ces derniers mois. “Les attaques délibérées contre les populations et les infrastructures civiles, ainsi que contre le personnel humanitaire et de santé, tout comme les entraves systématiques à l’acheminement de l’aide, ne peuvent être tolérées ni rester impunies”, précise le communiqué. Les signataires appellent également la France à mettre fin au climat d’impunité qui règne ces dernières années, “en engageant des poursuites contre les personnes autrices de violation des DIH”, et au respect strict du droit international humanitaire et des traités internationaux par les alliés et les États belligérants.
Revitaliser l’engagement politique en faveur du droit international humanitaire
Cette déclaration commune rappelle que la France est au coeur de l’initiative mondiale visant à revitaliser l’engagement politique en faveur du droit international humanitaire, aux côtés du Brésil, de la Chine, de la Jordanie, du Kazakhstan, de l’Afrique du Sud et du Comité international de la Croix Rouge (CICR), avec l’objectif d’élaborer des recommandations visant à faire mieux respecter le droit international humanitaire et ainsi “préserver l’humanité dans la guerre”, et dont les conclusions finales sont attendues pour 2026.
Dans cette perspective, nous rappelons l’urgence “de passer des constats aux actions pour faire prévaloir la protection des populations civiles et des personnes qui travaillent à leurs côtés”; cet engagement politique doit répondre aux menaces réelles qui pèsent sur l’action humanitaire ces dernières années : les ONGs font le constat alarmant d’une politisation de l’aide, d’une instrumentalisation voire d’une criminalisation croissante de l’action humanitaire, par le biais notamment de “mesures de lutte contre le terrorisme et certaines décisions politiques”. Coordination SUD et ses membres dénoncent aussi les campagnes ciblées de désinformation et la prolifération “de discours de haine en ligne et de fausses informations”, qui alimentent un climat de défiance à l’encontre des ONG et accroît ainsi les risques sécuritaires pour les humanitaires sur le terrain.
“En ce 19 août 2025, il est essentiel que la France prenne les mesures adéquates pour mettre en œuvre ces recommandations et use de son influence diplomatique et politique, auprès de ses alliés et des États belligérants afin de s’assurer d’une promotion et d’un respect collectif du DIH. Protéger les personnes civiles et celles et ceux qui travaillent à leurs côtés est une obligation légale et un impératif moral”, précise la déclaration.