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Famine à Gaza : 100 ONG, dont le SIF, s'insurgent
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Crise humanitaire à Gaza
La famine s'aggrave, et l'aide humanitaire est en péril
Le Secours Islamique France (SIF), qui mène des actions d’urgence dans l’enclave palestinienne, fait partie d’un collectif de 100 ONG internationales qui appellent à la levée immédiate de toute obstruction à l’acheminement et la distribution d’aide alimentaire à la population civile, dépourvue de tout.
Depuis près de 2 ans, et le déclenchement de l’immense crise qui touche Gaza, le SIF apporte de l’aide d’urgence à la population civile, en détresse absolue, quand le contexte le permet. Nos équipes se concentrent essentiellement sur des distributions de denrées alimentaires et d’eau potable, qu’elles se procurent directement dans l’enclave en dépit de pénuries drastiques.
Actuellement, cette solution est la seule possible, faute de pouvoir acheminer de l’aide depuis l’extérieur, conséquence du blocus. Ces actions sont vitales, tant la catastrophe a pris une ampleur absolument tragique : à Gaza, la famine est devenue une réalité, et le système d’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène s’est totalement effondré. Face à cette situation, le Secours Islamique France s’est associé à 99 autres ONG dans un communiqué commun, notamment relayé par le journal Le Monde.
Cette déclaration dénonce l’utilisation de l’aide humanitaire comme d’une arme, et demandent. Ensemble, nous exigeons la reprise d’une aide indépendante, massive, et surtout, neutre. Cela implique donc la levée de toute obstruction au travail des ONG, donc une réouverture immédiate des frontières pour qu’elles puissent apporter des réponses à la hauteur des immenses besoins. L’urgence est réelle !
Au lieu d’autoriser la livraison de marchandises, les autorités israéliennes ont rejeté les demandes de dizaines d'ONG souhaitant acheminer des biens vitaux, prétextant que ces organisations ne sont « pas autorisées à acheminer de l'aide ». Rien qu'en juillet, plus de 60 demandes ont été rejetées sous ce prétexte.
Cette obstruction a laissé de la nourriture, des médicaments, du matériel d’approvisionnement en eau et des abris qui valent plusieurs millions de dollars bloqués dans des entrepôts en Jordanie et en Égypte, tandis que les Palestiniens meurent de faim.
Sean Carroll, président et directeur général d'Anera
De nombreuses ONG désormais déclarées « non autorisées » à acheminer de l'aide travaillent à Gaza depuis des décennies, bénéficient de la confiance des communautés et sont expérimentées dans la distribution d'aide humanitaire. Leur exclusion a privé les hôpitaux de fournitures de base, entraîné le décès d’enfants, de personnes handicapées et de personnes âgées à cause de la malnutrition et de maladies évitables. Le personnel humanitaire se rend au travail le ventre vide.
Cette obstruction est liée aux nouvelles règles d'enregistrement des ONG internationales introduites en mars. En vertu de ces nouvelles règles, l'enregistrement peut être refusé sur la base de critères vagues et politisés, tels que la prétendue « délégitimation » de l'État d'Israël. Les ONG internationales ont dénoncé un processus visant à contrôler les organisations indépendantes, à museler le plaidoyer et à censurer les capacités de témoignage des humanitaires. Cette nouvelle obstruction bureaucratique est incompatible avec le droit international, car elle renforce le contrôle et l'annexion par Israël du territoire palestinien occupé.
Si les ONG internationales ne se soumettent pas à l'intégralité des exigences d'enregistrement, y compris la soumission obligatoire des coordonnées de leurs donateurs privés, des listes complètes de leur personnel palestinien et d'autres informations sensibles sur ce personnel aux autorités israéliennes pour un prétendu « contrôle de sécurité », nombre d'entre elles pourraient être contraintes de cesser leurs activités à Gaza et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et de licencier tout leur personnel international dans un délai de 60 jours. Certaines organisations ont même reçu un ultimatum de sept jours pour fournir les listes de leur personnel palestinien.
Les ONG ont clairement indiqué que le partage de ces données est illégal (y compris au regard des lois applicables en matière de protection des données), dangereux et incompatible avec les principes humanitaires. Dans le contexte le plus meurtrier au monde pour les travailleurs humanitaires, où 98 % des humanitaires tués étaient palestiniens, les ONG n'ont aucune garantie que la transmission de ces informations ne mettra pas leur personnel en danger ou ne servira pas les objectifs militaires et politiques du gouvernement israélien.
Ces restrictions s'inscrivent dans une stratégie plus large incluant la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), un mécanisme de distribution militarisé présenté comme une solution humanitaire. Au moins 859 Palestiniens sont morts autour des sites de la GHF.
Aitor Zabalgogeazkoa, coordinateur d'urgence de MSF à Gaza.
La GHF et le processus d'enregistrement des ONG internationales sont deux des outils visant à bloquer l'aide impartiale, à exclure les acteurs palestiniens et à remplacer les organisations humanitaires par des mécanismes servant des objectifs politiques et militaires. Ces mesures interviennent alors que le gouvernement israélien intensifie son offensive militaire et renforce son occupation de Gaza, et s'inscrivent dans une stratégie plus large visant à consolider son contrôle et à effacer la présence palestinienne de ce territoire.
Nous appelons tous les États et donateurs à :
1
Exiger d’Israël la fin de la militarisation de l’aide et des obstacles bureaucratiques à son acheminement, comme les procédures d’enregistrement des ONG internationales.
2
Plaider pour que les ONG internationales ne soient pas contraintes de partager des informations personnelles sensibles ni de compromettre la sécurité ou l’indépendance de leur personnel comme condition à l’acheminement de l’aide.
3
Exiger l’ouverture immédiate et inconditionnelle de tous les points de passage terrestres et l’instauration de conditions pour l’acheminement de l’aide humanitaire vitale.
LA LISTE DES SIGNATAIRES
Action Contre la Faim (ACF); A New Policy; ACT Alliance; Action For Humanity; ActionAid Denmark; ActionAid International; All We Can; Alliance Sud; American Friends Service Committee (AFSC); Americares; Anera; Asamblea de Cooperación por la Paz; Bystanders No More; Campaign Against Arms Trade; Canadian Foodgrains Bank; CARE; Caritas Internationalis; Caritas Jerusalem; Caritas Middle East and North Africa; Caritas Switzerland; Center for Jewish Nonviolence; Charity & Security Network; Children Not Numbers; Christian Aid; Churches for Middle East Peace (CMEP); CISS - Cooperazione Internazionale Sud Sud; Committee to Protect Journalists; Cooperation Canada; COORDINADORA VALENCIANA ONGD; DanChurchAid; Danish Refugee Council (DRC); Department of Service to the Palestinian Refugees; Diakonia; Diakonie Katastrophenhilfe; EDUCO; Embrace the Middle East; Emergency - Life Support for Civilian War Victims Ong Ets; Entreculturas; Forum Ziviler Friedensdienst e.V. (Pro Peace); Frieda - the Feminist Peace Organization; Friends Committee on National Legislation (FCNL); Fund for Global Human Rights; Glia; HEKS/EPER (Swiss Church Aid); HelpAge International; Humanitarian Coalition; Humanity Auxilium; Humanity & Inclusion – Handicap International; Humanity First UK; INARA; Insecurity Insight; International Development and Relief Foundation (IDRF); INTERSOS; Islamic Relief; Jahalin Solidarity; Japan International Volunteer Center (JVC); Jüdische Stimme für Demokratie und Gerechtigkeit in Israel/Palästina JVJP Switzerland; KinderUSA; Kvinna till Kvinna Foundation; La Coordinadora de Organizaciones para el Desarrollo (The Spanish Development NGO Platform); Médecins du Monde France; Médecins du Monde International Network; Médecins Sans Frontières (MSF); MedGlobal; Medical Aid for Palestinians (MAP); medico international; medico international schweiz; Mennonite Central Committee (MCC); Middle East Children’s Alliance; MPower Change Action Fund; Muslim Aid; NORWAC – Norwegian Aid Committee; Norwegian Church Aid; Norwegian People's Aid (NPA); Norwegian Refugee Council (NRC); Oxfam; Palestinian Children’s Relief Fund (PCRF); PANZMA - Palestinian Australian New Zealand Medical Association; PARCIC; Pax Christi International; Peace Watch Switzerland; People in Need (PIN); Plan International; Polish Humanitarian Action (PAH); Portuguese Platform of Development NGOs; Premiere Urgence Internationale (PUI); Project HOPE; Relief International; Right to Play; Sabeel-Kairos UK; Saferworld; Save the Children International; Secours Islamique France (SIF); Solidar Suisse; Solidarités International; SWISSAID; Terre des Hommes Italy; Terre des Hommes Lausanne; The Eastern Mediterranean Public Health Network (EMPHNET); The United Church of Canada; United Against Inhumanity (UAI); Vento di Terra; War Child Alliance; Weltfriedensdienst e.V.