Conflits armés, catastrophes naturelles, chocs économiques… Les conséquences des crises sont dévastatrices pour les populations touchées. Quand l’eau potable se fait rare, que des êtres humains se couchent chaque jour le ventre vide, que des familles entières doivent vivre dans des camps insalubres, surpeuplés et sous-équipés, que des enfants sont privés de leur droit à l'éducation à cause de la destruction de leur école, les sentiments de peur et de désespoir peuvent prendre le dessus. Directeur des Programmes et Opérations à l’International, Souleymane Abba-Gana explique :
Face à cette réalité complexe, le Secours Islamique France (SIF) évalue minutieusement les problématiques locales existantes pour individualiser l'approche de chacun de ses projets. Ainsi, non seulement nos équipes répondent à des besoins humanitaires urgents et vitaux, mais prennent garde à ne laisser personne pour compte, que ce soit lors des interventions d'urgence, ou sur le long terme.
D’où des réponses globales, pensées pour aider le plus grand nombre à retrouver dignité, espoir, stabilité et meilleures conditions de vie. De cette manière, le SIF contribue à renforcer la cohésion sociale entre des communautés qui, parfois, n’ont malheureusement d’autre horizon immédiat que celui de leurs survies respectives.
Par le soutien crucial qu’elle représente lors des crises, l’aide humanitaire contribue à apaiser des tensions, devenant un facteur de paix sociale par l’équilibre qu’elle préserve.
D'après les Nations Unies, la faim n'avait jamais atteint un tel niveau, mettant en péril la vie de millions d'êtres humains, dont de nombreux enfants fragilisés par la malnutrition ! Sur le terrain, le SIF multiplie les distributions alimentaires vouées à apporter un soutien crucial à des personnes dans le besoin. C’est le cas des réfugiés Syriens, qui se sont installés au Liban à cause de nombreuses années de conflits armés.
Pour que nos réponses soient le plus efficaces possible, tout en limitant les risques d'involontairement créer des problèmes entre communautés vulnérables, il est crucial de prendre le contexte en compte. En effet, le Liban est touché par la pire crise économique de toute son histoire. Quand le SIF agit pour aider les réfugiés, il veille donc à intégrer des personnes dans le besoin de la communauté hôte parmi les bénéficiaires. Chargée de programmes, Colette C. décrypte :
L’approche du SIF permet également de générer des bienfaits au-delà des bénéficiaires directs des actions. Ainsi, nos équipes s’appuient sur des producteurs ou commerçants locaux, qui souffrent des conséquences économiques de la crise. « Tout le monde y gagne ! » conclut notre Chargée de Programmes.
Au Liban, le SIF apporte de l’aide alimentaire autant aux réfugiés Syriens qu’aux Libanais dans le besoin, comme ici lors des bombardements de 2024.
Quand trouver de quoi manger devient un défi quotidien et une question de survie, l'équilibre et les liens sociaux sont en péril. C'est particulièrement le cas dans les pays où les conséquences du changement climatique exercent un impact désastreux, tels que Madagascar et le Sénégal.
Majoritairement dépendante des travaux agricoles pour sa sécurité alimentaire et ses revenus, la population souffre de l’alternance d’intenses sécheresses et d’inondations, qui affectent durement les rendements.
De plus, de nombreuses personnes quittent les zones les plus sinistrées, en quête de moyens d'existence, pour s'installer dans des endroits qui deviennent surpeuplés, sans suffisamment de ressources pour faire face à l'afflux de population.
Parmi ses réponses, le SIF déploie des projets collectifs, tels que la mise en place de plusieurs centaines d’Associations Villageoises d’Epargne et de Revenus (AVEC). Chacun de ces groupement compte une trentaine de personnes sans ressources, préalablement formés aux principales techniques d’agriculture et d’élevage par nos équipes.
Chaque semaine, les membres alimentent une caisse, qui permet d’acheter le nécessaire au développement d’une activité agricole commune. Les bénéfices sont partagés entre les membres, qui peuvent bénéficier de prêts pour créer leur propre commerce, ou faire face à un accident de vie. Le projet a de multiples bienfaits, explique Mélanie P., notre Chargée de Programmes :
Comme ici à Madagascar, les AVEC renforcent la cohésion sociale par des projets d’intérêt commun, basés sur la confiance entre les membres
L’accès à l'eau potable est indispensable, crucial au développement de toute communauté humaine. D’où les intenses crises qui se développent quand la quantité d'eau disponible est largement insuffisante pour les besoins de tous. Les communautés n'ont alors d'autre choix que de s'approvisionner dans des sources insalubres, points de départ de dangereuses épidémies de masse, parfois fatales pour les plus fragiles.
C’est ce qui arrive, notamment, dans la zone du camps de Milé, au Tchad, qui accueille de nombreux réfugiés venus du Soudan, déchiré par une guerre civile. Actuellement, ce camp compte plus de 70 000 habitants, mêlés à la communauté hôte. La situation génère une forte pression sur les ressources en eau, extrêmement limitées. Sur place, le SIF agit donc globalement Dans un premier temps, nos équipes ont fourni près de 1 000 purificateurs d’eau, capables de filtrer 180 l. par heure.
Ces appareils sont confiés à des comités de gestion pour qu’ils bénéficient au plus grand nombre. Temporaire, cette solution assure l’essentiel aux différentes communautés, en attendant la mise en place d’une réponse durable : un système de pompage et d’assainissement d’eaux puisées sous les roches sédimentaires du fleuve voisin, asséché. Le Chef de Mission du SIF explique :
Au Tchad, les purificateurs d’eau du SIF permettent un accès à l’eau rapide au plus grand nombre.
Alors qu’ils devraient s’ouvrir au monde et s’épanouir en apprenant de nouvelles choses chaque jour, des millions d’enfants n’ont pas la chance d’aller à l’école. Ce manque d’accès à l’éducation n’est jamais sans conséquences : il prive les enfants non seulement de connaissances, mais aussi de repères, de stabilité, de protection contre les violences et les abus, de confiance en eux, et d’un avenir.
Parmi eux, les (très) nombreux enfants Syriens qui avaient vu leur scolarité brutalement interrompue par la guerre, et des années d'exil à l'étranger. Si la chute du régime, en décembre 2024, a provoqué un afflux de "retournés" : revenus avec leur famille, ces enfants ont bien du mal à être réintégrés dans le système scolaire. Il n'y a plus assez de place dans les écoles, la majorité des infrastructures ayant été détruites. De plus, ces enfants ont cumulé un retard scolaire très difficile à rattraper par rapport à leur classe d'âge.
Face à ces problèmes, les équipes du SIF mettent en place des réponses globales, destinées à la fois aux retournés et à la communautés locales, qui incluent des réhabilitations d'écoles pour augmenter les capacités d'accueil. En plus d'apporter une aide cruciale, ces projets participent à une cohésion sociale bienvenue en temps de crise. Chargée de programme, Colette C. explique :
En Syrie, les cours de mise à niveau des enfants de retour d’exil sont une étape cruciale pour leur bonne intégration dans le système scolaire
La France n’est pas épargnée par la grande précarité. Selon l’INSEE, dans une étude publiée le 7 juillet 2025, elle atteint même un triste record. Actuellement, c’est 9, 8 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté, soit 650 000 de plus qu’il y a un an ! « Pour trouver des niveaux comparables, il faut remonter jusqu’au début des années 1970 » a analysé pour l’AFP le Chef du département ressources et conditions de vie des ménages à l'INSEE, Michel Duée. Face à cette situation catastrophique, la mission France du SIF accorde beaucoup d’importance à l’accompagnement social.
Ce volet de l’action de nos équipes est mené au sein de nos différents dispositifs : la Mise à l’Abri pour femmes démunies et le Centre d’Accueil de Jour à Massy, Epi’Sol, notre épicerie solidaire à Saint-Denis, ou encore, au sein de notre antenne située à Lyon. N’oublions pas, également, les maraudes pour les sans-abri, moment d’écoute, et point de départ d’un accompagnement individualisé.
Globalement, le processus est voué à aider les bénéficiaires à reprendre confiance en eux, puis reconstruire des bases solides pour augmenter leurs chances de réintégration sociale : écoute, conseils, octroi d’une domiciliation, aide à l’accès aux soins, élaboration d’un projet professionnel et accompagnement dans une formation, sorties collectives, etc.
Le SIF organise également des actions où la convivialité et la chaleur humanitaires sont placées au coeur de la démarche. par exemple, aux Tables du Ramadan, plus de 1 000 repas sont servis chaque soir sous un grand chapiteau pendant un mois. Outre l'aide alimentaire, c'est briser la solitude que viennent chercher les bénéficiaires.
Directeur de la Mission Sociale du SIF en France, Pascal R. explique : "L’accompagnement social est aussi important que peuvent l’être les distributions alimentaires. C’est même l’une de nos priorités : nos bénéficiaires sont bien souvent très isolées, et n’ont personne à qui parler. Cette solitude est un poids, nous travaillons à recréer des repères et du lien social, nécessaires au bien-être de chaque personne, et au bien-vivre ensemble. La bienveillance et la chaleur humaine sont au cœur de notre démarche, vouée à ce que chacun ne se sente plus laissé de côté, et retrouve, à terme, une plus grande autonomie…"
L’écoute et la bienveillance font partie intégrante de l’accompagnement social du SIF en France, vouée à favoriser la réintégration sociale des plus précaires
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