En cette fin d’année, le SIF a convié une centaine de personnes démunies pour un repas voué à briser leur solitude. Moment fort de la journée, le spectacle sur le thème des émotions donné par des enfants fragilisés, un projet mené dans la cadre de nos actions de soutien psycho-social.
En France, les conséquences de la grande précarité vont au-delà de la simple insécurité alimentaire. Solitude, perte de confiance en soi, dépression, marginalisation, exclusion… Les plus démunis vivent un véritable calvaire. Au fil du temps, un mal-être s’installe, marqué par de profondes souffrances psychiques. Face à cette détresse, le Secours Islamique France (SIF) mène de nombreuses actions dans notre pays et accorde une place très importante à l’accompagnement social.
C’était d’ailleurs la raison d’être du repas festif organisé fin décembre par nos équipes à la salle des fêtes de la ville de Massy, en présence de son maire, M. Nicolas Samsoen, et de Mahieddine Khelladi, le Directeur exécutif du SIF. Une centaine de personnes très fragilisées, majoritairement sans domicile fixe, étaient conviées pour un moment de partage et de convivialité. Elles ont notamment pu assister à un spectacle donné par des enfants de bénéficiaires du Centre d’Accueil de Jour, un projet mené dans le cadre de nos actions de soutien psychosocial. Retour sur un moment pas tout à fait comme les autres.
C’était un spectacle pas tout à fait comme les autres. En fin de journée, une dizaine d’enfants très fragilisés ont saisi leur courage à deux mains pour monter sur scène et présenter une pièce de théâtre créée et travaillée au Centre d’Accueil de Jour (CAJ) du SIF. Les enfants incarnaient de petits extraterrestres envoyés en mission sur terre pour observer les humains. Vêtus de costumes, ils ont tour à tour partagé et extériorisé devant les spectateurs ce qu’ils avaient ressenti.
Metteure en scène et comédienne d’un jour, Sandrine Y., Travailleuse sociale au SIF, explique la démarche de cette action d’art-thérapie :
« On a organisé ce spectacle dans le cadre de nos actions de soutien psycho-social. Ces enfants ont une vie très difficile, ils ont très peu d’occasions de s’exprimer. Leurs parents font tout pour eux, mais eux aussi sont en souffrance, et cherchent des solutions pour leur offrir une meilleure vie. Alors, ces enfants ressentent parfois un grand vide et beaucoup de peur. Au Centre d’Accueil de Jour, on a fait un gros travail pour les aider à mieux identifier leurs émotions, poser des mots dessus, et les extérioriser. On leur a donné des conseils, on a essayé de leur redonner confiance en eux. En plus de s’aérer l’esprit et de jouer avec d’autres enfants, ils ont pu exprimer beaucoup de sentiments, apprendre à mieux comprendre ce qu’ils ressentent, donc à mieux maîtriser leurs émotions. »
Personnes sans-abri, femmes et hommes isolés, retraités en situation très précaire, familles dans le besoin… Le repas que nous avons organisé avec l’aide de nos bénévoles a été l’occasion pour de nombreux bénéficiaires d’oublier, l’espace d’une journée, leur quotidien difficile. Pour l’occasion, nous avons recueilli des témoignages, que nous partageons avec vous.
« C’est vraiment sympathique de la part des équipes du SIF. On a le droit à un repas digne d’un réveillon. Au quotidien, dans la rue, on se sent oubliés de tous. Ici, au SIF, ce n’est pas le cas, et cela fait chaud au cœur. On peut rencontrer du monde, on est tous différents, il n’y a pas de discrimination, ce genre de moment permet de positiver, et de reprendre des forces. Je suis chaudronnier, j’ai eu un accident de vie mais je vais rebondir : je me bats pour retrouver du travail et avancer. »
« C’est extraordinaire, et très inhabituel pour nous. Nous n’avions pas été dans une salle des fêtes depuis de nombreuses années, ça permet de déstresser un peu ! Nous sommes particulièrement heureux pour nos enfants, qui ont l’occasion de jouer avec d’autres enfants. C’est si rare… Pour eux, c’est une très grande fête, ça nous fait du bien de les voir sourire… »
« Je vis toute seule dans une chambre d’un hôtel social. La solitude me pèse : je me parle à moi-même, je perds la mémoire. Les angoisses remontent à la surface. Quand c’est vraiment trop dur, je sors et je m’assois dans un parc, en espérant trouver quelqu’un avec qui discuter. Alors, ce repas me fait beaucoup de bien. J’ai l’impression d’avoir de nouveau 20 ans, je discute et je me sens vivante. Je remercie les équipes du SIF, qui m’accompagnent pour que je m’en sorte. Par exemple, elles ont tout fait pour que j’aie accès à des soins médicaux quand j’avais besoin d’une opération en urgence… »
« Si je viens au SIF, c’est avant tout pour pouvoir manger, mais je suis comme tout le monde : j’ai besoin de contacts humains. Le SIF brise ma solitude, ce repas est l’un des seuls moyens que j’ai de rencontrer de nouvelles personnes. J’avoue que je ressens beaucoup d’émotions. J’ai accumulé les problèmes : la pandémie de COVID-19 m’a stoppé dans mon élan alors que je faisais des formations pour accomplir mon rêve, devenir logisticienne dans le milieu du spectacle. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, je suis devenue malvoyante. Mais je n’ai pas abandonné mon projet, et je m’accroche en gagnant ce que je peux avec des petits boulots, comme les vendanges. »
« Au SIF, j’ai trouvé une famille, pleine de gentillesse et de bienveillance. Je me sens plus serein, et je suis au chaud, le ventre plein. Pour moi qui dors dans un parking, c’est une vraie bouffée d’oxygène. Je suis tombé dans la rue il y a deux ans, et c’est dur. Le SIF m’aide à tenir : grâce au Centre d’Accueil de Jour, je peux rester propre, ce qui est fondamental, et j’ai un endroit pour manger. Je suis plutôt optimiste pour l’avenir : les travailleurs sociaux du SIF m’aident dans mes démarches pour trouver un emploi et un logement. Pour les remercier, j’aime bien leur donner un petit coup de main. Je suis informaticien, je gère la maintenance des ordinateurs du CAJ. J’aime bien me sentir utile… »
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