Dans la bande de Gaza, de nombreuses familles vivent dans des logements insalubres et très endommagés à la suite aux derniers bombardements. Leur quotidien est très difficile. Pour les aider à faire face, le SIF vient de lancer un nouveau projet de remise en état de maisons, basé sur le principe du « cash for shelter ». 

« En Palestine, les besoins de mise à l’abri sont immenses. Des familles entières habitent dans des conditions invivables, mais n’ont pas les moyens de faire les réparations nécessaires elles-mêmes : la priorité est donnée à l’alimentation… » En tant que Responsable du Desk Moyen-Orient, Maghreb et Asie (POMA) au Secours Islamique France (SIF), Maria F. ne cache pas ses inquiétudes quand elle évoque le quotidien de la population palestinienne, victime collatérale d’escalades récurrentes de violences.

À chaque reprise des hostilités, la crise humanitaire de Gaza s’aggrave. Du 5 au 8 août dernier, par exemple, plus de 45 personnes ont perdu la vie, 560 civils ont été blessés, et de nombreux logements ont été endommagés ou totalement détruits. En mai, déjà, les raids aériens avaient tué au moins 230 personnes, et rayé de la carte d’innombrables maisons. Basé sur place depuis 2008, le SIF multiplie les actions humanitaires pour apporter du soutien aux plus vulnérables. La mise à l’abri en fait partie.

En Palestine, le Secours Islamique France procède à des réhabilitations de maisons en faveur des familles vulnérables, victimes collatérales des bombardements de Gaza

Dans la bande de Gaza, nos équipes ont lancé un projet visant à la réhabilitation des logements de 85 familles. Ces foyers sont majoritairement dirigés par des femmes extrêmement fragilisées, dont 69 mères d’orphelins pris en charge dans le programme de parrainage du Secours Islamique France. Le projet se déroule dans cinq gouvernorats : nord de Gaza, Gaza, Deir El Balah, Khan Younis et Rafah.

Dans un premier temps, nos équipes font un état des lieux dans les logements, inspectés de fond en comble. Les réparations à effectuer sont listées et priorisées, puis un plan précis des interventions à prévoir est effectué avec chaque famille. L’accompagnement individualisé et adapté est d’ailleurs au cœur du processus, explique Maria F. :

« L’idée de notre projet est de s’éloigner de la théorie pour coller au plus près des besoins réels et urgents des bénéficiaires de l’aide. Par exemple, une famille peut vouloir consacrer la plus grande partie du budget à la chambre de son bébé pour éviter qu’il tombe malade à cause du froid… »

La ligne directrice définie par le SIF prend la forme de « cash for shelter* » : chaque ménage reçoit une allocation financière pour la réhabilitation de sa maison. Si les réparations ne sont pas trop techniques, comme le remplacement d’une porte, la famille procède aux achats. Elle effectue ensuite elle-même les travaux avec les conseils et l’aide de l’équipe du Secours Islamique France.

Pour les interventions qui nécessitent un savoir-faire professionnel, telles que la remise en état d’un toit, du système sanitaire ou encore de l’électricité, les bénéficiaires sont orientés vers des entrepreneurs locaux à la fiabilité d’abord jaugée et validée par le SIF.
(*) De l’argent pour un logement.              

L’approche choisie par le SIF est particulièrement appréciée par les familles, souligne Maria F. :

« Les personnes soutenues sont activement associées au projet, elles se sentent écoutées, considérées et respectées. Le cash for shelter préserve leur dignité. Quand elles peuvent faire les réparations de leurs mains, elles en sont très fières et reprennent confiance en elles ! Et même quand ce n’est pas le cas, le SIF fait d’une pierre deux coups : faire appel à de la main d’œuvre locale, c’est aussi créer un cercle vertueux dans une économie en souffrance. À Gaza, le taux de chômage dépasse les 75%... »

À Gaza, des familles vivent dans des conditions dramatiques, le SIF agit en leur faveur

Pour s’assurer que l’action se déroule le plus efficacement possible, le SIF a mis en place un processus rigoureux. Ainsi, les familles sont suivies tout au long des travaux. Les versements sont progressifs, conditionnés au bon avancement des réparations.

Nos équipes effectuent régulièrement des visites de chantier pour vérifier le suivi du plan prédéfini et procèdent à des ajustements si nécessaires. En fin de projet, le SIF s’assure de la qualité de l’ouvrage pour détecter d’éventuelles malfaçons, et éviter tout problème de sécurité aux familles. « Merci aux donateurs pour leur soutien, conclut Maria F. Leur solidarité est capitale, elle nous permet d’améliorer concrètement la vie de personnes en souffrance… »

Les équipes du SIF accompagnent les familles du début à la fin du projet de réhabilitation de leur maison

Labellisé par la Charte du Don en Confiance sans discontinuer depuis 2011, le SIF est une ONG humanitaire qui est intervenu dans près de 50 pays depuis 1991, dont la France.