Enfant avant tout !

Protéger et assurer le bien-être de l’enfant est depuis près de 30 ans l'une des missions majeures du Secours Islamique France (SIF).

Entretien avec la Référente Education et Bien-être de l’Enfant, Elsa Bourget.

Quelle est la place accordée par le soutien à l’enfance au Secours Islamique France ?

C’est l’un des quatre piliers de l’action du SIF avec la sécurité alimentaire, l’eau, l'hygiène et l’assainissement, ainsi que la mise à l’abri. En 2019, nous avons des projets de protection de l’enfance ou d’éducation dans une dizaine de pays mais aussi un volet parrainage d’orphelins dans 21 pays.

Notre ligne directrice est d’assurer la protection et le soutien à l’éducation d’enfants vulnérables. Selon l’UNICEF, des millions d’enfants dans le monde sont victimes de violences et si rien n’est fait, 167 millions d’enfants vivront dans la pauvreté et 60 millions d’enfants d’âge scolaire ne seront pas scolarisés au primaire en 2030.

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L’action en faveur des enfants prend des formes diverses en fonction du contexte. Comment concevez-vous les projets ?

A partir de l’analyse de leurs besoins, que nous conduisons avec les communautés locales. Le choix de réhabiliter les latrines d’une école, ou de soutenir l’éducation non-formelle, comme au Mali, plutôt que d’intervenir en renforcement du système scolaire, comme en Haïti dépend du contexte mais aussi des autres acteurs sur le terrain. La question qui nous guide est : quelle est notre plus-value ?

Le soutien aux enfants talibés au Mali et au Sénégal est d'ailleurs un projet complètement novateur. Ces enfants sont confiés à des maitres coraniques, qui manquent souvent de moyens pour couvrir leurs besoins quotidiens. Le SIF s’appuie sur la communauté locale, en l’occurrence des voisines généreuses. Elles font office de « marraines » pour améliorer leurs conditions de vie. Le SIF facilite aussi l’insertion socio-économique de ces jeunes par l'alphabétisation, les formations pratiques et le suivi des activités génératrices de revenus en collaboration avec les autorités locales.

Concrètement, en quoi consistent les actions de « protection de l’enfance » ?

Ce sont des actions pour prévenir et lutter contre la violence, l’exploitation et les mauvais traitements infligés aux enfants. Il s’agit, par exemple, d’apporter un soutien psychosocial aux enfants, dans des contextes de crise, pour améliorer leur bien-être et renforcer leur résilience. Pour les enfants rohingyas réfugiés au Bangladesh, nous avons mis sur pied des « espaces amis des enfants » dans lesquels ils retrouvent une routine en participant à des activités ludiques et éducatives dans un cadre sécurisant. Seul un petit nombre aura besoin d’un soutien psychologique individuel.

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Le SIF parraine plus de 8 500 orphelins dans 21 pays. Vous privilégiez le parrainage participatif plutôt qu’individuel. Pourquoi ?

Le soutien à un enfant en particulier peut contribuer à le stigmatiser au sein de sa communauté. Nous souhaitons impacter plus durablement la vie de ces enfants orphelins en soutenant leur communauté à travers des projets de parrainage participatif, plus globaux, qui contribueront à la promotion de leurs droits et à leur intégration sociale. Par exemple la réhabilitation d’écoles et l’accès à l’eau et aux sanitaires ou des activités éducatives et récréatives et un soutien psychosocial.

Publication : 12 Février 2019