Urgence climatique mondiale :
le réchauffement aggrave encore les inégalités
À l’occasion de la journée internationale d’action pour le climat, le Secours Islamique France dénonce l’impact désastreux du changement climatique sur les populations les plus vulnérables et exhorte les États à respecter les Accords de Paris signés en 2015.
Ces problématiques seront donc naturellement au cœur des nombreux débats qui auront lieu à travers le monde ce mardi 8 décembre, date de la Journée internationale d’action pour le climat. L’enjeu est majeur pour le Secours Islamique France (SIF) : le réchauffement climatique impacte directement les conditions de vie des populations vulnérables que nous aidons sur le terrain. En effet, il est à l’origine de conditions météorologiques extrêmes augmentant la fréquence et l’intensité des risques de catastrophes naturelles, cyclones, tempêtes, sécheresses et inondations.

Il est urgent d’agir : si l’on s’en tient aux différents Plans d’actions climat nationaux (INDC), le réchauffement global s’élèverait toujours à 3°C voire 4°C dans les analyses les plus optimistes. En 2015, les Accords de Paris sur le climat ont pourtant défini un cadre mondial visant à le contenir en deçà de 2°C ! Le Secours Islamique France interpelle donc les gouvernements, qui se doivent d’adopter une démarche proactive et réviser dès maintenant leurs contributions nationales (INDC). La mise en œuvre concrète des Accords de Paris ne peut plus attendre !
En l’état actuel des choses, certaines populations déjà très vulnérables sont condamnées à un état de crise permanent et prolongé, marqué notamment par une inquiétante raréfaction de ressources vitales telles que l’eau. L’UNICEF et l’OMS indiquent d’ailleurs que 2,1 milliards de personnes sont toujours privées d’un service élémentaire d’eau potable géré en toute sécurité, donc disponible rapidement et exempt de toute contamination, tandis que 4,2 milliards ne bénéficient pas d’installations sanitaires sûres. Dans le même temps, 844 millions d’individus n’ont même pas accès à un point d’eau saine à moins de 30 minutes de marche !
L’accumulation de ces problèmes, aggravés par le changement climatique, a des conséquences dramatiques : une eau insalubre, un assainissement inadéquat et le manque d’hygiène ont un lourd impact sur la santé, la sécurité alimentaire, l’éducation, l’égalité des genres, l’économie et l’environnement. L’urgence est donc devenue la nouvelle norme, et ce manque d’accès à l’eau potable s’avère souvent un facteur d’instabilité et de conflits. En conséquence, les populations concernées s’adaptent en adoptant de plus en plus l’option du déplacement, contraintes d’aller chercher ailleurs les conditions essentielles à leur survie.

En grande difficulté, ces communautés paient durement le prix du dérèglement climatique… alors que leur part de responsabilité en la matière est plus que minime ! Les États se doivent donc de démontrer une solidarité sans faille à leur égard. Le respect, notamment, de leur engagement de débloquer 100 milliards de dollars par an aux pays en développement et aux pays les moins avancés pour soutenir leurs actions d’adaptation est impératif.
Mais le Secours Islamique France pointe une autre nécessité : mettre urgemment en place des mesures ciblées et destinées à réduire l’exposition et la vulnérabilité des populations les plus touchées. C’est une condition sine qua non pour atteindre les objectifs de développement durable définis par l’Agenda 2030. La complémentarité de ce dernier doit impérativement être garanti avec l’Accord de Paris sur le climat et le cadre de Sendai dans le but d’améliorer les pratiques et stratégies.

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Il s’agit d’améliorer le processus de décision politique en garantissant la participation de la société civile aux mécanismes de décision ;
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Le États doivent également davantage prendre en compte les alertes scientifiques sur le réchauffement et accélérer leurs actions. Sans changement réel de politique sur la question, les conséquences s’annoncent catastrophiques ;
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Les États, premiers responsables de la protection des déplacés internes, doivent renforcer les mesures permettant de mieux prévoir et se préparer aux risques pour anticiper les déplacements ;
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Prioriser l’adaptation au changement climatique et la réduction des risques dans les politiques publiques et pratiques du secteur de l’eau ;
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Procéder au renforcement de la gouvernance de l’eau du niveau local à l’échelle internationale, et mobiliser des financements pour l’adaptation des pays en développement.