ACTIONS LIBAN
LE SIF AU SOUTIEN DE L'ENFANCE : LIBANAIS, Réfugiés PALESTINIENS et RÉFUGIÉS
SYRIENS

Au Liban, la population est à bout de souffle. La Banque mondiale estime que le pays est actuellement frappé de plein fouet par l’une des trois pires crises mondiales survenues depuis… 1850 ! Sur place, les équipes du SIF agissent : depuis 2018, nous avons soutenu plus de 8 000 enfants vulnérables, ainsi que leurs familles. 

De nombreux réfugiés syriens et palestiniens figurent aux côtés de Libanais parmi les bénéficiaires, tous extrêmement fragilisés par une économie défaillante, encore dégradée par l’impact de la pandémie de la COVID-19.      

Pour faire face à cette catastrophe humanitaire, nos équipes travaillent donc sans relâche pour apporter une aide sur le long terme à ces personnes vulnérables. C’est ce qu’explique Sara L.M., Chargée de projets humanitaires d’urgence au SIF :

« Apporter une aide financière et partir dans la foulée ne serait pas suffisant, loin de là ! Des milliers de personnes sont en détresse, que ce soient des Libanais ou des réfugiés. Il faut comprendre d’où viennent les blocages qui les empêchent de s’épanouir. Ils ont besoin d’un accompagnement régulier… »

Cet accompagnement régulier prend plusieurs formes, et vient renforcer d’autres dispositifs déployés par le SIF au Liban : le programme de parrainage d’orphelins, qui intègre une partie de ces enfants réfugiés, mais aussi les projets Ramadan et les distributions de colis de viande opérées lors de l’Aïd Al Adha. Tour d’horizon des initiatives humanitaires de soutien à l’enfance du SIF.

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Redonner des repères avec du soutien psychosocial

« Ils ressentent de la tristesse mais aussi de la colère et de l’incompréhension. Ils ont énormément de mal à s’épanouir. » Pour Sara L.M., les effets de l’exil forcé peuvent être désastreux sur les enfants de réfugiés. En perte totale de repères, hantés par des traumatismes passés, ils ont besoin de soutien moral. C’est pourquoi les équipes du Secours Islamique France organisent des séances d’aide psychosociale, où la famille et les proches sont également conviés. Notre Chargée de projets d’urgence explique :

« Bien souvent, les enfants de réfugiés sont complètement perdus. On leur explique leurs droits, on les rassure. En parlant avec eux de leurs émotions positives, mais aussi négatives, on les aide à mieux faire face au stress, ce qui leur permet d’avoir moins peur et de mieux gérer les relations sociales. Petit à petit, ils reprennent confiance. De plus, en côtoyant des petits Libanais, ils peuvent se faire des copains, on essaie de faciliter leur intégration. »   

Ces séances de soutien psychosocial sont renforcées par des activités collectives valorisant le travail en équipe, donc l’importance de la collaboration avec d’autres enfants : tournois de sport, activités créatives, etc.

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Les actions de soutien psychosocial permettent aux enfants de recréer des liens sociaux, tout en se changeant les idées

Protéger les enfants en renforçant les liens de la communauté

Réfugiés, les enfants sont rendus d’autant plus vulnérables qu’ils sont isolés. La plupart d’entre eux ont perdu le cocon protecteur d’une famille sereine et épanouie. Sara L.M. décrypte :

« Pour les enfants, le bien-être et la protection sont mis à mal par le manque d’entraide spontanée. Les personnes souffrent, elles ont tendance à se concentrer sur leur propre survie, et c’est normal. Aider les bénéficiaires, c’est aussi reconstruire tout un réseau bienveillant. Le SIF ne sera pas sur place pour toujours, on doit leur donner les moyens de prendre soin d’eux… »

En constituant un réseau sain et fiable autour de ces enfants vulnérables et parfois orphelins, le SIF contribue à les protéger des abus. Vulnérables, ils sont malheureusement exposés aux violences et au travail forcé, faute de pouvoir subvenir à leurs besoins vitaux.

Nos équipes collaborent d’ailleurs avec les institutions locales et des associations issues de la société civile pour les aider à développer leurs propres centres sociaux, ou encore des séances de pédagogie autour de la protection de l’enfance. Renforcer les liens signifie aussi restaurer la collaboration entre les membres des communautés. Nous les soutenons, par exemple, dans des initiatives de réhabilitation d’infrastructures, telles que les parcs de jeux pour enfants.  

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Au Liban, le SIF favorise l’entraide entre les réfugiés en renforçant les liens au sein de la communauté

Lutter contre
le décrochage scolaire

Sans éducation scolaire, difficile d’envisager la construction d’un avenir solide. Pour les enfants de réfugiés, les perspectives sont sombres : selon l’ONU, seuls 50% d’entre eux suivent un enseignement dans le primaire à travers le monde. Un chiffre alarmant, donc, lié à la précarité dans laquelle ils vivent, mais aussi au manque d’infrastructures dans le pays d’accueil en souffrance qu’est le Liban.

Décrochage temporaire, abandon pur et simple… L’urgence est réelle et la pandémie de la COVID-19 complique encore les choses. Pour faire face à l’impossibilité pour nombre d’enfants réfugiés de suivre un enseignement à distance lors de la fermeture des écoles, le SIF s’est mobilisé, une fois de plus. Sara L.M. décrypte : 

« Les réfugiés sont si précarisés qu’ils n’ont pas accès à du matériel ou des services de base, comme Internet et un ordinateur. Impossible, pour eux, de suivre des cours à distance en visioconférence. C’est aussi le cas pour bon nombre de Libanais. Le SIF a donc pris le relais pour limiter au maximum les dégâts, leur maintenir de l’éducation scolaire et des interactions sociales… »

Pour mieux identifier ces enfants et lutter au maximum contre des décrochages définitifs, nos équipes collaborent avec des référents locaux fiables, qu’elles ont préalablement formés.

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De l’aide administrative pour faire valoir leurs droits

« Il n’y a pas qu’une seule bonne réponse humanitaire, il y en a plusieurs : chaque famille a sa propre histoire. Pour la cerner, le suivi social est indispensable… » Du jour au lendemain, les familles de réfugiés se retrouvent sans ressources dans un contexte inconnu. Être à l’écoute est donc capital, comme l’illustrent les mots de Sara L.M.

Bien souvent, ils ne connaissent pas leurs droits. Le Secours Islamique France met donc en place un accompagnement réalisé par des travailleurs sociaux formés et qualifiés, qui vont identifier leurs besoins les plus urgents. Inscription à l’école, aide alimentaire, aide au logement, accès aux soins médicaux… Les problématiques sont nombreuses et y répondre améliore significativement les conditions de vie de ces familles vulnérables. Sara L.M. conclut :

« Beaucoup de réfugiés n’ont aucune idée des démarches à effectuer pour obtenir des services d’assistance de base. Pourtant, ils y ont droit. Nos travailleurs sociaux vont donc les aider à se procurer les bons documents, leur expliquer les procédures, les mettre en relation avec les services sociaux, voire même effectuer les demandes auprès de l’administration. Par exemple, la plupart des réfugiés vivent sans couverture de santé et n’ont pas les moyens de se soigner. Sans soutien, leur vie et celle de leurs enfants sont en danger… »      

*Haut-commissariat des Nations-unies pour les réfugiés