LE SIF PRÉSENT À LA WORLD WATER WEEK

Le SIF était présent à la Semaine Mondiale de l’Eau qui s’est déroulée à Stockholm du 25 au 30 août.

États, agences des Nations Unies, banques de développement, entreprises, ONG…

C'était le rendez-vous annuel à ne pas manquer pour dialoguer sur les enjeux mondiaux liés à l’eau.

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À l’instar du Forum mondial de l’eau (FME), la Semaine Mondiale de l’Eau est devenue un événement d’envergure internationale. Le thème de cette année était : « L’eau pour la société, inclure tout le monde ».

L’idée étant de répondre à l’ambition de l’Agenda 2030 de Développement Durable pour ne laisser personne de côté et que tout le monde puisse bénéficier de services d’eau et d’assainissement de qualité et durable.

Selon le dernier rapport conjoint de l’OMS et de l’UNICEF, cela est loin d’être atteint : 2,2 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable et  4,2 milliards ne disposent pas de services d’assainissement…

NOS RECOMMANDATIONS PRINCIPALES POUR QUE TOUT LE MONDE PUISSE AVOIR ACCÈS À L'EAU

  • Promouvoir la bonne gouvernance des services WASH (eau, assainissement et hygiène) pour éliminer les inégalités d’accès, en se basant sur les principes de transparence des politiques et d’inclusion de la société civile et des usagers dans les processus de décisions.
  • Poursuivre et renforcer les efforts pour étendre l’accès des services WASH aux plus vulnérables, via l’élaboration de politiques inclusives et équitables.
  • Collecter des données désagrégées en fonction de critères spécifiques de vulnérabilité pour mieux identifier les « laissés pour compte » et mieux répondre à leurs besoins.
  • Mobiliser des financements suffisants pour couvrir l’ensemble des besoins, soit au moins tripler les investissements actuels pour atteindre 114 milliards de dollars par an (évaluation de la Banque mondiale pour répondre aux besoins actuels, seulement en termes d’infrastructures).
  • Établir une gouvernance mondiale de l’eau au niveau des Nations Unies, pour accélérer la mobilisation sur l’atteinte de l’ODD6 et assurer un suivi régulier de sa mise en œuvre.

L'EAU AU SAHEL : 
RÉPONDRE AUX URGENCES HUMANITAIRES DE FAÇON DURABLE ?

Certaines zones sont particulièrement touchées par le manque d’accès aux services.
C’est le cas du Sahel où les conflits et l’insécurité ont sévèrement perturbé leur fonctionnement, sachant que l’accès était déjà largement insuffisant ou défaillant à cause de facteurs structurels et environnementaux.

En 20 ans, la disponibilité de l’eau dans le Sahel a diminué de 40% (OCHA).

Tout l’enjeu aujourd’hui est d’apporter une réponse immédiate aux besoins urgents des populations dans la zone, tout en développant des services durables.

Une tâche évidemment bien difficile dans un contexte sécuritaire très volatile où plus de 24 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence (OCHA 2018).

Notre table ronde, co-organisée par le Partenariat Français pour l’Eau, le Geneva Water Hub et l’Observatoire du Sahara et du Sahel, avec la participation d’UNICEF, était consacrée à cette question de l’accès à l’eau dans le Sahel.

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LE SIF A PARTICULIÈREMENT ALERTÉ SUR
LES DIFFICILES INTERVENTIONS DES HUMANITAIRES

Difficulté d’accès aux populations

À cause des hostilités en cours, les acteurs doivent être prêts à prendre des risques importants pour agir car ils peuvent être la cible d’attaques. Certaines mesures sécuritaires prises par les autorités peuvent aussi freiner l’intervention sur le terrain, rendant difficilement accessibles de nombreuses personnes ayant besoin d’aide.

Financements insuffisants et inadaptés au contexte actuel

Les ressources allouées par les bailleurs de fonds sont aujourd’hui insuffisantes pour répondre aux besoins dans les zones fragiles et les mécanismes de financements sont encore inadaptés à ce type de contexte : coordination insuffisante entre bailleurs humanitaires et bailleurs de développement, approches programmatiques trop rigides et qui ne permettent pas de tester de nouvelles solutions…

Les ONG humanitaires sont aussi extrêmement vigilantes à ce que les fonds soient orientés vers les zones où il y a des besoins et non en fonction d’objectifs sécuritaires ou militaires. Il s’agit de véritablement répondre aux racines des conflits et de la pauvreté et non de créer de nouvelles disparités entre les territoires.

Confusion entre acteurs humanitaires et militaires

Certaines forces de maintien de la paix mettent en œuvre des « projets à impacts rapides » pour stabiliser les zones de conflits, cela peut-être notamment des projets d’accès à l’eau pour les populations, comme peuvent le faire les acteurs humanitaires. La séparation des mandats est importante pour que les humanitaires  puissent continuer à accéder aux populations, et qu’ils ne mettent pas en danger les communautés avec lesquelles ils travaillent.

La question de l’accès dans le Sahel, confronté aux crises sécuritaires et climatiques, 
sera indéniablement à l’ordre du jour du futur FME organisé en 2021 à Dakar
le premier à avoir lieu en Afrique subsaharienne.
Publication : 17 Septembre 2019