Le Liban à l’épreuve du respect des droits fondamentaux des enfants réfugiés

 

Au Liban, le SIF aide les enfants réfugiés en leur apportant un semblant de vie normale

 
D’après le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (UNHCR), plus de 60 000 enfants syriens sont nés au Liban depuis le début de la guerre en Syrie. Près de 70% d’entres eux n’ont pas de certificats de naissance enregistrés, en dépit des déclarations faites auprès des autorités libanaises compétentes. De surcroit, le manque de documentations civiles certifiant les mariages, les divorces ou les décès, peuvent avoir des implications très concrètes relatives à la tutelle légale pour les enfants et le droit d’héritage par exemple, y compris a fortiori en cas de retour en Syrie. Au Liban, c’est 70% des réfugiés syriens qui vivent aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté, une augmentation constante depuis un an. La plupart des jeunes syriens n’ont pas de travail, notamment les filles qui, pour 86% d’entre-elles, sont dans cette situation. Cela mène les réfugiés syriens les plus vulnérables à trouver des mécanismes compensatoires : emprunter de l’argent et s’endetter, réduire les apports nutritionnels dans la nourriture et, plus préoccupant encore, retirer les enfants de leurs écoles. La situation est davantage désespérée pour les réfugiés palestiniens au Liban : le taux de chômage les concernant atteint un pic historique de 23,2%.
 
 
Dans ce contexte, le SIF a renforcé ses activités dans la région sud du Mont Liban, notamment en faveur des enfants et jeunes réfugiés, Syriens pour la plupart. Notre priorité dans cette intervention,  est de prévenir et de réduire les cas de violation des droits pour plus de 600 enfants et adolescents. Ce projet englobe 3 volets : la protection des enfants, leur stabilité sociale et l’ouverture d’une voie vers une formation professionnelle. D’une part nous nous efforçons non seulement de favoriser les capacités d’apprentissage et d’éducation de la communauté, mais aussi sensibiliser la société civile et le gouvernement local sur la nécessité de leur intégration. D’autre part, nous insistons sur la nécessité d’un dialogue entre la population hôte et la population réfugiée pour empêcher les tensions, voire les conflits, qui tendent à se manifester. Enfin, pour aider les réfugiés à subvenir eux-mêmes à leurs besoins en gagnant un revenu, nous nous attachons à vouloir les former en vue d’une meilleure insertion professionnelle et d’une inclusion à part entière dans la société libanaise. Pour ce faire, le SIF a permis la réhabilitation et l’équipement d’un Centre de développement social, un espace sécurisé et apaisé où a lieu les différents échanges  entres les communautés, des activités récréatives et sportives au profit des enfants et adolescents réfugiés ainsi que le suivi des procédures pour faire connaître leurs droits. D’ailleurs un comité de protection des enfants s’est constitué, et est prévu à cet effet.
 
 
Il est important pour le SIF d’inclure les parents des enfants dans nos actions envers eux, car leurs bien être vont de pair. Soucieux et respectueux des familles, agir pour protéger les enfants n’aurait de sens si les principaux concernés ne participaient pas à nos programmes. Au vu des 1,2million de réfugiés syriens accueillis au Liban depuis le début de la guerre en Syrie, le pays semble aujourd’hui à bout de souffle pour apporter une réponse adéquate à leur intégration, et la reconnaissance juridique de leurs droits est mise à mal. Loin d’être fataliste, le SIF s’engage à apporter à ces exilés ne serait-ce qu’un semblant de vie normale.  
 
 
 
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