Quel bilan pour l’eau ?

 
 
Pour la première fois, l’eau a été réellement visible dans l’enceinte de la COP, avec une journée dédiée le 9 novembre en zone bleue, mais seulement dans le cadre de l’Agenda de l’Action, et avec une demi-journée le 8 novembre en zone société civile.
 
La journée officielle fut ouverte en présence de la Ministre de l’Environnement du Maroc, Hakima El Haite, la Ministre Déléguée en Charge de l’Eau du Maroc, Charafat Afailal, toutes deux très investies sur la question de l’eau. Il y avait également le Vice-Président du Conseil Mondial de l’Eau, Dogan Altinbilek, la représentante du Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer de la France, Sylvie Lemmet, et le Président du Réseau International des Organismes de Bassins (RIOB), Lupercio Ziroldo Antonio.
 
Cette journée « officielle » a constituée une avancée en soi, mais a suscité quelques déceptions. Il a été noté la trop faible implication de représentants d’Etats et d’institutions à haut niveau et assez peu de place ont été laissé aux représentants africains. Peu d’actions novatrices ont été annoncées. Elle a mis en avant les initiatives existantes, celles  de l’Agenda de l’Action initiées à la COP21 (le Pacte de Paris sur l’eau,  le business alliance for water and climate, l’alliance des mégapoles pour l’eau et le climat), et quelques nouvelles initiatives : Water for Africa, le réseau des parlementaires pour l’eau, la Coalition des deltas, l’alliance sur le dessalement. Les représentants marocains ont également présenté le « livre bleu » qui réunit des recommandations des acteurs de l’eau au niveau de la communauté internationale.
 
Les idées principales qui sont ressorties de cette journée sur l’eau sont les suivantes :
 
  • La nécessité de faciliter le dialogue entre acteurs de l’eau et le monde du climat, et en particulier avec les parties à la CCNUCC et le comité d’adaptation pour une meilleure prise en compte de l’eau dans les négociations. Le message était : l’eau c’est le climat et le climat c’est l’eau, en référence à la campagne multi-acteurs ClimateIsWater
  • Une approche multi-secteurs, intégrée, est nécessaire (eau, énergie, agriculture…)
  • La vulnérabilité de l’Afrique face au changement climatique rend nécessaire une action ciblée sur l’eau sur ce continent pour en renforcer la résilience
  • La nécessité d’un accès simplifié pour les Etats vulnérables aux financements climat des bailleurs de fonds
  • L’importance de la bonne gouvernance, de la connaissance, et du renforcement des capacités pour un accès à l’eau universel, durable et équitable
  • La nécessité de mettre en place des mécanismes de suivi et de gestion des engagements étatiques sur l’eau
 
Le Secours Islamique France et ses partenaires de la Coalition Eau et du Partenariat Français pour l’Eau ont pu participer à cette journée et rappeler qu’il était urgent d’accélérer la mise en œuvre opérationnelle des contributions nationales en facilitant l’intégration eau et climat, que l’accent devait être mis sur l’accès aux services de base qui répondent aux besoins fondamentaux des populations vulnérables, et que la mobilisation des 100 milliards de dollars promis aux pays en développement, additionnels à l’aide publique au développement, devait être effective le plus rapidement possible, en ciblant l’adaptation.
Le Secours Islamique France salue l’ouverture du dialogue à la société civile. Les acteurs de l’eau poursuivront leur engagement afin que cette journée officielle eau soit pérennisée, qu’un véritable dialogue multi-acteurs entre monde de l’eau et monde du climat puisse être instauré lors des futures COP et qu’une meilleure prise en considération des enjeux de l’eau ressorte des négociations.
 

 

Bilan de la Coalition eau

 

 

 

 1   Bilan du Partenariat Français pour l’eau

 (De la proposition à l'action)

 

 

 

 2   Bilan du Partenariat Français pour l’eau

 (Actualité)