LE SIF REACTIF ET ACTIF PENDANT TOUTE LA DUREE DU PLAN HIVERNAL
 
Mis à jour le 20/02/12
 
Le mercredi 1er février 2012, les départements du 91 et 93, dans lesquels le SIF oeuvre, sont passés au niveau 2 du plan Grand froid*. Très rapidement, le SIF a mis tout en place pour répondre à l'urgence de manière appropriée et apporter soutien et réconfort aux plus démunis.
 
Ainsi, l'organisation a augmenté les plages horaires de son Centre d'Accueil de Jour (CAJ), basé à Massy, donnant la possibilité aux bénéficiaires de s'y rendre de 9h à 21h30 tous les jours. Elle a aussi renforcé, en Seine-Saint-Denis, le nombre de ses maraudes de nuit et mis en place des maraudes de jour et géré un espace d'hébergement d'urgence à Pavillons-sous-Bois pour accueillir les plus démunis.
 
A partir du 15 février, le niveau 2 a été désactivé sur les départements du 91 et 93. En résumé, en chiffre, voici les actions menées par le SIF pendant ces 15 jours de mobilisation :
  • 7 maraudes supplémentaires au total (3 de nuit et 4 de jour) par rapport aux 3 par semaine effectuées habituellement, 90 kits d'hygiène, alimentaires et grand froid et 90 duvets distribués ;
  • Accueil en moyenne de 12 à 15 personnes par nuit dans notre centre d'hébergement d'urgence soit 195 nuitées d'urgence assurées avec distribution de 200 repas, 200 petits déjeuners, 100 kits d'hygiène, 100 kits grand froid. 30 lits de camp mis à disposition ainsi que 90 couvertures, 50 draps et 50 taies d'oreillers jetables ;
  • Une centaine d'heures supplémentaires d'ouverture pour le CAJ avec le passage d'une dizaine de personnes. Ceci s'explique par la fait que le SIF gère ce CAJ depuis début janvier sur Massy et qu'il n'est pas encore connu par l'ensemble des bénéficiaires.
 
En parallèle de ses actions terrain, menées tout au long de l'année et renforcées en période hivernale, le SIF – face à l’évolution de la précarité en France (aggravation de l’appauvrissement, augmentation du nombre des personnes sans-abri, saturation de la demande d’hébergement et changement du visage des personnes touchées) et à la diminution drastique et continue des crédits consacrés à l’hébergement d’urgence et à la veille sociale – porte un certain nombre de demandes : 
  • Que la loi, qui fait obligation à l’Etat de respecter le principe d’inconditionnalité de l’accueil, de continuité des prises en charge et de non remise à la rue des familles sans abri, soit respectée ;
  • Que la politique du « logement d’abord », noble sur son principe, n’occulte pas les situations d’extrême urgence et la nécessité de préserver le dispositif d’accueil et d’hébergement d’urgence, tant que les solutions alternatives ne sont pas installées ;
  • Que cette politique se traduise par l’élaboration d’un plan structurel durable, allant au-delà de la simple réaction hivernale et faisant preuve d’un réel engagement envers les plus démunis, avec :
    • L’augmentation immédiate de places d’hébergement d’urgence et d’hébergements pérennes et une révision à la hausse des budgets qui y sont consacrés ;
    • L’adoption de mesures adaptées aux différentes situations, y compris l’accompagnement médico-social des personnes les plus vulnérables et les plus marginalisées ;
    • Une coordination avec l’ensemble des acteurs concernés.

 

Lire le Communiqué de presse ici

*Le plan Grand Froid dépend des températures ressenties. Depuis l'hiver 2008, celui-ci n'est plus déclenché au niveau national mais à l'échelon départemental, par les préfectures. Il n'y a plus de seuil de déclenchement, l'appréciation de la conduite à tenir en cas de grand froid étant laissée aux préfets, en fonction surtout de la notion de "ressenti" des températures. Le dispositif prévu en France entre le 1er novembre et le 31 mars, prévoit trois niveaux : "temps froid" (niveau 1 avec température positive dans la journée mais comprise entre 0 et - 5°C la nuit), "grand froid" (niveau 2 avec température négative le jour et comprise entre - 5°C et - 10°C la nuit) et "froid extrême" (niveau 3 avec température négative le jour et inférieure à - 10°C la nuit, ce niveau 3 correspondant à un niveau de crise exceptionnel).

 

MIEUX COMPRENDRE NOS ACTIONS

Aujourd’hui, on compte plus de 150 000 sans-abris en France dont 33 000 en très grande difficulté (entre la rue et les dispositifs d’accueil d’urgence) et 100 000 accueillies pour des durées plus longues dans des services d’hébergement social ou dans un logement bénéficiant d’un financement public*. Ceux-ci doivent faire face à des conditions de vie extrêmes et leur vie est sans cesse menacée. Déjà affaiblis à la sortie de l’été par l’interruption des actions de certains intervenants sociaux ; l’approche de l’hiver finit d’accroître leur détresse et leur précarité. Il s’agit d’autant plus de redoubler d’efforts pour leur apporter un soutien indispensable. Avec l'entrée dans le Plan hivernal, de novembre à mars, le SIF s'organise et s'active pour répondre au mieux aux besoins.

NOS MARAUDES SOCIALES
Ayant débuté lors du Plan hivernal 2009, le Secours Islamique France intervient depuis maintenant 2 ans auprès des sans-abris à raison de trois fois par semaine par l’intermédiaire de ses maraudes sociales. L’objectif consiste à maintenir, voire recréer, du lien social et rompre l’isolement par l'établissement d'une relation de confiance réciproque. Plus particulièrement durant la période hivernale il s’agit également de les aider à se protéger du froid par la distribution de kits de premiers secours (grand froid, hygiène, alimentaire).

Notre secteur d’intervention comprend les villes de Saint-Denis, Saint-Ouen, Ile Saint Denis, Pierrefitte, Villetaneuse, Epinay sur Seine, Stain et la Courneuve. A raison de 3 soirées par semaine - le mardi, le vendredi et le dimanche - ces tournées, effectuées tout au long de l’année, ont été mises en place en partenariat avec la DRIHL**, le 115 et le Samu Social.

Les équipes des maraudes sont composées de groupes de 3 ou 4 personnes, bénévoles formés à ces missions, et encadrés par un chef d'équipe expérimenté. Lors de ces maraudes, les équipes distribuent des boissons, chaudes ou fraîches, de la nourriture, et selon la situation, des vêtements, des couvertures, des duvets, des produits d'hygiène... Cette aide matérielle vise avant tout à établir un contact, dialoguer et rencontrer les personnes vivant dans la rue. Petit à petit, à force de rencontres et d'échanges, des contacts s'établissent, favorisant ainsi le maintien du lien fragile avec la société.

Au-delà, en relation avec les services sociaux et médicaux et le 115, les équipes de la maraude peuvent informer les personnes sur les solutions d'hébergement, de soins et de prise en charge diverses dont elles peuvent bénéficier, leur laissant le choix d'accepter progressivement les propositions d’aide ou non.

A VOCATION SOCIALE ET HUMANITAIRE, LES MARAUDES VISENT A ETRE A L'ECOUTE DES PERSONNES VIVANT DE MANIERE PERMANENTE DANS LA RUE.

NOS HEBERGEMENTS D'URGENCE
L’hébergement étant aussi un problème majeur, le SIF a décidé cette année de répondre à cette urgence et de gérer des chambres individuelles sur Saint-Denis pour permettre à une quarantaine de personnes de dormir au chaud.
Encore une fois, si le niveau 2 est déclaré, le SIF est prêt à ouvrir 2 gymnases sur Rosny sous Bois et Les Ulysses pour une centaine de personnes.
 
NOTRE NOUVEAUTE: UN CENTRE D'ACCUEIL DE JOUR
Parce que l’isolement et la précarité sont les mêmes de jour comme de nuit, en collaboration avec la DDCS*** 91 (Essonne), le SIF gère depuis début janvier 2012, un Centre d’Accueil de Jour d’une capacité de 50 personnes.
 
Lire aussi :

* Données INSEE de Janvier 2011
** Direction Régionale et Interdépartementale de l’Hébergement et du Logement
*** Direction Départementale de la Cohésion Sociale