Sommet humanitaire mondial

 

Le SIF présent !

 
Les 23 et 24 mai dernier, près de 9 000 personnes se sont rendus à Istanbul en Turquie pour débattre sur les situations de crises humanitaires dans le monde. Les Etats, les agences onusiennes, les organisations non-gouvernementales de tous les continents, les entreprises et les fondations ont répondu à l’appel lancé par le Secrétaire Général des Nations Unies, Mr Ban-Ki Moon, afin de renouveler les solutions aux défis que soulèvent les crises actuelles.
 
 
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Le sommet humanitaire mondial devait répondre à un certain nombre de défis

 
-          le monde humanitaire est saturé : les besoins des populations affectées par les crises sont nettement supérieurs aux moyens disponibles pour faire face. Faire face à des crises qui sont de plus en plus complexes et qui durent dans le temps. Les conflits armés, les catastrophes naturelles, se multiplient et s’intensifient. Beaucoup n’ont d’autre choix aujourd’hui que de se jeter sur les routes de l’exil pour survivre. On estime à 60 millions le nombre de personnes déplacées, dont 20 millions de réfugiés selon le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR). Le nombre de personnes affectées par des crises humanitaires a presque doublé en l’espace d’une seule décennie.
 
-          la raréfaction des ressources financières incite à trouver des moyens alternatifs (ouvertures vers d’autres bailleurs, à d’autres acteurs comme le secteur privé…). Les agences des Nations Unies estiment qu’en 2016, plus de 20.1 milliards de dollars seront nécessaires pour fournir une aide vitale à plus de 88.7 millions de personnes, avec déjà plus de 125 millions de personnes dans le besoin.
 
-          Les débats sont récurrents sur l’efficacité de l’aide humanitaire et une réflexion critique et autocritique appelle à repenser les schémas et notamment le système de coordination de l’aide (réforme du système onusien, Agenda Transformatif…)
 
-          Les ONG dites ‘du Sud’ appellent aujourd’hui à être considérés comme des acteurs à part entière dans les réponses aux crises, notamment par la simplification des procédures financières et une augmentation des financements qui leur serait directement dédiés.
 
 
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En tant qu’organisation humanitaire et de développement, le SIF a porté une attention particulière aux trois points suivants :
-          les déclarations des Chefs d’Etat et de Gouvernement, afin de veiller à ce que les engagements qui sont pris soient en cohérence avec les Objectifs de Développement Durable adopté en septembre 2015 par l’assemblée générale des Nations Unies et l’Accord de Paris sur le Climat lors de la COP 21.
-          Les débats autour des Principes Humanitaires, qui doivent être au cœur des préoccupations des acteurs de l’aide. Les Etats doivent notamment permettre l’accès humanitaire à toutes les populations affectées par les crises ; et la protection de l’ensemble du personnel humanitaire est une impérieuse nécessité. Des engagements forts contre les attaques visant les missions humanitaires doivent être pris.
-          Les discussions sur la nouvelle architecture de l’aide humanitaire qui va se dessiner, notamment en termes de coordination des actions et des acteurs pour être plus efficace sur le terrain, mais également en termes d’engagements financiers, nécessaires pour couvrir les besoins des personnes traversant ces crises.
 
Pour plus de précisions sur la position défendue par le SIF au Sommet Humanitaire Mondial, consulter le document que nous avons élaboré en coalition avec d’autres ONG, via Coordination Sud : …… http://www.coordinationsud.org/communique-de-presse/sommet-humanitaire-mondial-ong-francaises-sengagent/
 
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Ce que l’on peut déjà retenir du Sommet


-          Les engagements des Etats n’étaient pas au niveau attendu, notamment sur la résolution des conflits qui constituent les principales crises auxquelles le monde humanitaire est confronté. Saluée par les ONG, la proposition de la France à renoncer à l’exercice du droit de veto en cas d’atrocités de masse au Conseil de Sécurité de l’ONU n’a pas été reprise par les autres Etats membres.
 
-          L’importance du respect des principes humanitaires a été réaffirmée mais aucune mesure concrète n’a été prise pour contrer les violations de ces principes qui continuent de se perpétrer en toute impunité sur les terrains de crise. Les débats à ce niveau sont restés plutôt stériles.
 
-          La question du financement a été marquée par le « Grand Bargain » (panel de haut niveau sur le financement humanitaire), mais pas d’indication sur les modalités opératoires. Le manque de moyens financiers motive l’ouverture vers le secteur privé de manière plus affirmée, mais le schéma qui va en découler est toujours en questionnement.
 
-          Des grandes thématiques ressortent des débats. D’abord les migrations bien sûr. La prochaine assemblée générale des Nations Unies en septembre va adopter une résolution sur la question des migrants, et une discussion autour d’une gouvernance mondiale sur les migrations s’engage. L’éducation en situation d’urgence est un autre sujet important, avec des engagements annoncés des Etats et du secteur privé en termes de financements. Enfin l’adhésion à la Charte sur le handicap fut particulièrement remarquable. 
 
 
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Le bilan de ce sommet apparait plutôt mitigé. Le SIF reste en état de veille sur les annonces politiques et sur les modalités opératoires qui peuvent en découler. Un rapport sera prochainement publié par les Nations Unies, compilant l’ensemble des engagements qui furent pris lors du Sommet.
D’un point de vue positif, le SIF salue la cohésion des ONG et des plateformes d’ONG présentes au sommet.
 
 
Plus d’infos sur le Sommet : https://www.worldhumanitariansummit.org/