AU JOUR LE JOUR : COMPTE-RENDU DE NOS EQUIPES SUR PLACE (1er mois d'intervention)
 

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Mis à jour le 24/03/11
La mobilisation continue
Depuis le début de la crise en Libye, il y a un mois maintenant, plus de 170 000 personnes ont été contraintes de se réfugier en Tunisie (source OIM). Le camp de Choucha, situé à 8,5 km de la frontière compte aujourd'hui 7000 réfugiés mais "après les récents bombardements survenus en Libye, l'affluence des réfugiés passant la frontière a sensiblement augmenté", nous explique le Président du SIF, Rachid Lahlou, présent sur le terrain et d'ajouter qu'"il y a 5 jours, il y a eu des arrivées massives de familles somaliennes et nigérianes" .
Pour répondre aux besoins de toutes ces populations, le SIF continue ses actions de distribution alimentaire. Ainsi ce sont en moyenne près de 8000 repas par jour qui sont offerts, comportant un petit déjeuner (yaourts, lait caramélisé, cake, thé et café), un déjeuner et un dîner (riz ou pâte).
Au niveau de l'assainissement, le SIF continue de mettre à disposition des populations une citerne de 5 000 L d'eau potable et 40 latrines sont effectives depuis quelques jours. Nos équipes sur place ont également distribué des kits d’hygiène pour les hommes et pour les familles.
 
 
Mis à jour le 13/03/11
Une belle réussite grâce à l'engagement de tous!
La veille, l’équipe a agrandi la cuisine pour assurer plus de repas. A 13h, la distribution des repas est lancée. L’équipe apprend à dire les salutations et bon appétit en bangladais : Balo balo, Karamasso. Cela les réconforte un peu plus. En plus de la nourriture, l'équipe apporte un lien, un contact. Ce sont en tout 7 000 repas qui sont distribués. 40 latrines sont parallèlement en cours de fabrication.

 
Mis à jour le 11/03/11
Des actions menées en coordination
Toutes les actions du SIF sont possibles grâce à l'engagement et à la solidarité de chacun. Sur le campement, la forte mobilisation de la population tunisienne se traduit par des bénévoles qui oeuvrent chaque jour à nos côtés. Ils proviennent de Tunis, Sousse, Sidi Bouzid mais aussi de ben Guerdane, Zarzis, villes proches du camp. En parallèle, le SIF emploie des réfugiés, 40 au total, selon le principe du Cash for work. Ils aident l’équipe pour les distributions de repas et pour le nettoyage du camp. Ainsi, non seulement ils contribuent à la mise en place des projets du SIF, mais ils reçoivent en contrepartie une certaine somme d’argent qui leur permet de subvenir à leur propres besoins.
Chaque jour, des milliers de repas chauds sont distribués et une citerne de 5 000 litres disposant  d’une rampe de robinets est remplie pour apporter de l’eau potable aux réfugiés. Hier, les équipes ont également pu débuter  le montage des structures en bois pour l’installation des latrines.
 

Mis à jour le 09/03/11
Le cri de la faim
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Les réfugiés, de plus en plus nombreux sur le camp Choucha, commencent dès 11h00 à s’amasser autour du campement de Secours Islamique France pour attendre la distribution des repas chauds prévue à 14h. La poussière, soulevée par le vent, fouette sans cesse les visages. Les bénévoles tunisiens venus prêter main forte à l’équipe du SIF s’activent en cuisine pour préparer le repas. Les jeunes volontaires de l’association TAAOUEN, notre partenaire, sont aussi très actifs. Malgré la nuit passée dans le froid, ils sont accueillants, le sourire aux lèvres.
Dès 13h, nous décidons donc d’avancer la distribution car les réfugiés, tenaillés par la faim, ne peuvent plus attendre. Avec soulagement, ils attrapent les assiettes que nous leur tendons et, très vite, engloutissent leurs plats. C’est malheureusement l’unique repas qu’ils avaleront aujourd’hui. Avec l’aide de jeunes réfugiés recrutés sur le modèle Cash for work*, l’équipe SIF distribue près de 4 000 repas.

Malheureusement, cela ne suffit pas et l’équipe est obligée d’annoncer aux centaines de personnes restantes qu’il n’y a plus rien. Et pourtant… Certains n’ont pas mangé depuis plusieurs jours, ils ont soif et sont épuisés. Pour leur apporter ne serait-ce qu’un minimum, nous décidons d’écouler nos stocks de pain de mie.
Parallèlement, pour répondre aux besoins sanitaires, une autre équipe mise en place commence à creuser les quelques 80 latrines que nous souhaitons installer. De jeunes réfugiés recrutés également sur le principe du Cash for work*, sont employés à nettoyer sur certaines zones les déchets et détritus qui envahissent le camp.
La nuit tombe et déjà les membres de l’équipe s’organise pour le lendemain, conscients que la faim, déjà très présente, sera le spectre à combattre pour apaiser les corps et les esprits meurtris.
 
(*) Cash for work : Chaque jour, l’équipe SIF recrute contre un peu d’argent un certain nombre de réfugiés qui, tout au long de la journée, les aide à mener à bien les actions d’aide humanitaire.
 
 

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Mis à jour le 08/03/11
Les distributions se poursuivent
Dans le camp Choucha, les files indiennes de réfugiés attendant de recevoir de la nourriture sont de plus en plus longues. Dans les lieux investis par le SIF, l’équipe s’affère pour préparer les repas qui seront distribués à près de 2 000 personnes. Les 15 bénévoles de l’association EL TAAOUEN, notre partenaire tunisien, ont passé la nuit sur place et semblent fatigués mais motivés et remplis de bonne volonté. 40 autres bénévoles rassemblés par le SIF s’occupent parallèlement du nettoyage du camp.

Témoignages

Les réfugiés sont exténués. Stanley, un nigérian bloqué ici depuis maintenant 11 jours, explique qu’il n’a même pas envie d’avaler quoi que ce soit tellement son cœur et son âme sont remplis de désespoir. C’est également le cas de Daniel, burkinabé de 47 ans, installé dans une tente avec 7 autres de ses confrères. Avec beaucoup d’émotion, ils racontent à notre équipe tout le périple qu’ils ont dû parcourir pour en arriver là… Ils ont besoin de parler, de témoigner, d’expliquer tout ce qu’ils ont vécu.
« Dieu merci ça va, les organisations nous fournissent de quoi nous nourrir mais il est difficile de rentrer chez nous, sans argent. Dès qu’on est arrivé dimanche, on s’est senti libre, mais il n’y a pas de douche... Du coup on ne s’est pas lavé depuis notre arrivée. Du côté libyen, ils nous ont tout pris. On a ramassé des vêtements, on a fouillé un peu partout. Mon seul espoir, avoir un peu de sous et retourner à Ouagadougou. »
 

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Mis à jour le 07/03/11
Arrivée du fret aérien en provenance de la France
Le fret humanitaire du SIF, apporté par la frégate Mistral du Ministère des Affaires étrangères (MAE), est arrivé en Tunisie. Une équipe du SIF s'est donc chargée de récupérer les 11 800 couvertures, 3 grandes tentes et 5 000 jerricans de 10L envoyés depuis le siège du Secours Islamique en France.
Le reste de l’équipe restée au camp, s'est quant à elle, chargée de la distribution de plus de 3 000 repas chauds et de l'installation d'une citerne de 5000 litres pour fournir de l’eau potable aux réfugiés. Toute la journée, on assiste au va-et-vient incessant des populations entrantes et sortantes. Il y a toujours aussi peu de latrines et le camp voit chaque jour un peu plus d’ordures s’entasser. Pour répondre à cette problématique, le Secours Islamique France a donc mis en place une équipe de 20 bénévoles pour le nettoyage.
A la nuit tombée, beaucoup d’ombres sont encore en mouvement sur Choucha. Elles cherchent de quoi se nourrir, de quoi se couvrir... Un flot continu de populations sub-sahariennes vient d'arriver au camp, les portes clauses de la frontière ont dû s'ouvrir quelques instants. Suivant les informations qui nous sont parvenues, des milliers de bangladeshis qui devaient partir en bus dans la journée pour un éventuel rapatriement n'ont finalement pas pu partir.
Pour eux et les autres déplacés, c'est encore une nuit d’incertitudes et de doutes...encore une nuit à passer dans le camp de Choucha.
 
 
 
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Mis à jour le 05/03/11
Les réfugiés continuent d'affluer à la frontière tuniso-libyenne
Au camp Choucha, à 7km de la frontière tuniso-libyenne, la population ne cesse d’augmenter. En tout 3 000 personnes supplémentaires ont passé la frontière hier. Prévu pour recevoir 20 000 réfugiés, le camp en compte actuellement 18 526 personnes (source UNHCR). Diverses nationalités se côtoient : pakistanais, ghanéens, nigérians, vietnamiens, bangladeshis, somaliens, érythréens, etc. Les ONG présentent s’organisent et se coordonnent pour leur apporter de l’aide. Aujourd’hui, les équipes du SIF ont pu installer des tentes pour servir de cuisine et de lieu de stockage.
Elias_et_Mohannat_Refugies_somaliens Témoignage
Elias et sa fille Mohannat sont des réfugiés somaliens pris en charge par l’armée tunisienne. Elias explique : « Nous avons passé la frontière en famille. Côté libyen, aucune aide n’était accordée. Nous sommes pris en charge par l’armée tunisienne car nous avons des enfants. Nous ne savons pas ce que nous allons devenir, nous ne pouvons pas rentrer dans notre pays car lui celui-ci est aussi  en guerre. Nous espérons être emmené loin d’ici rapidement. Où ? Nous ne savons pas encore… »
A Benghazi, 10 tonnes de nourriture (l’équivalent de 15 000 repas) ont été distribuées par les équipes du SIF sur place. Une livraison de lait en poudre pour nourissons est en préparation.
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Mis à jour le 04/03/11
Choucha: camp improvisé
Aujourd'hui, dans le cadre des évaluations, l'équipe du SIF visite un camp improvisé nommé « Choucha », situé à quelques kilomètres de la frontière tuniso-libyenne. La situation y est critique. Des centaines de personnes sont dans l'attente, assises ou étendues, sous le peu d’ombre procuré par les arbres. Autour d’elles, comme des remparts ou un semblant d’espace d’intimité, des bagages, des matelas, des couvertures... Ils s'agit pour la plupart de personnes d'origine pakistanaise, attendant depuis des heures, peut-être des jours, d’être rapatriés. Derrière ce groupe de personnes, ils découvrent l’installation, à perte de vue, de tentes de l’UNHCR animée par un va-et-vient incessant de réfugiés, en fil indienne, cherchant une place pour s’installer et se reposer. Munis uniquement de quelques bagages portés sur leurs têtes ou leurs épaules, ils effectuent un ballet semblable à celui d’une fourmilière. Ici se mêlent pakistanais, bangladeshis, vietnamiens, sub-sahariens qui s’organisent comme ils le peuvent avec les moyens du bord. Vinh, réfugié vietnamien, témoigne : « Nous sommes restés coincés 2 jours durant du côté libyen sans aucune aide. Cela fait 3 jours que nous sommes dans ce camp. Nous sommes 800 hommes actuellement sur le camp. Ce que nous voulons à présent, c’est rentrer chez nous. ». Le mot d’ordre : attendre. Attendre 2, 3, 4 jours que leur rapatriement soit organisé. Même si les conditions restent très précaires (douches à même le sol composées de bidons remplis d’eau, toilettes formés de trous béants dans la terre), on accepte cette situation imposée, on respecte les règles établies par l’armée tunisienne,on se débrouille, on s’entraide.

 

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A 9 km de la frontière, l'équipe suit la route empruntée par les réfugiés pour rejoindre le camp après une longue marche. Le but est d'évaluer la situation au niveau de la frontière et du côté libyen. Ils y croisent des personnes fatigués, portant à bout de bras le peu d’affaires qu’ils leur restent. Au sol, des habits, des bagages, laissés, abandonnés car sûrement trop lourds à transporter. Seul l’essentiel est gardé. Une fois à la frontière, de longues files d’attente se mettent en place pour prendre le peu de bus disponibles menant au camp Choucha, le seul camp mis en place jusqu’à présent.

 

Parallèlement, du côté de la frontière égypto-libyenne, le SIF se mobilise également...
 
 
Mis à jour le 03/03/11
Une forte mobilisation de la population libyenne pour les réfugiés
 

A Benghazi, les réfugiés au nombre de 20 000 ont été placés sur 2 sites mis à disposition par la population locale. Ils sont installés dans des bungalows avec des cantines et dans des conditions d’hygiène correctes.

Par contre, notre équipe sur place a identifié un grand besoin en produits anesthésiants et en lait pour bébé et si la situation persiste, une pénurie alimentaire peut survenir d'ici 15 jours.

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Mis à jour le 02/03/11
Des besoins spécifiques selon les zones d'intervention
D’après nos équipes sur places les besoins des populations dans la région de Benghazi, concernent la sécurité alimentaire et le matériel et personnel médicaux.
Au niveau de la frontière tuniso-libyenne, il s’agit d’apporter des abris et de l’eau aux personnes déplacées.
D’après notre chef de mission sur place, « La forte mobilisation des acteurs tunisiens a permis d’absorber les besoins alimentaires des personnes passant la frontière - à raison de 10 000 par jour - mais il y un manque cruel au niveau des abris, des tentes pouvant abriter ces populations et de l’accès à l’eau. »
Face à ces besoins, le SIF met tout en œuvre pour répondre au mieux à ces situations d’urgence.
 

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Mis à jour le 01/03/11
Le SIF évalue la situation à Benghazi et à la fronitère tuniso-libyenne
Suite à la première évaluation effectuée par notre équipe au niveau de la frontière égypto-libyenne, celle-ci est passée en Libye pour accompagner le convoi humanitaire vers Benghazi et estimer précisément les besoins sur place. Une fois ceci effectué, tout sera mis en œuvre pour élaborer une stratégie d’intervention d’urgence adaptée à la situation.
En parallèle, une deuxième équipe du SIF est partie aujourd’hui même en Tunisie pour évaluer la situation au niveau de la frontière tunisienne et se tenir prêts à apporter une réponse adéquate. En effet d’après l’UNHCR, 75 000 personnes ont franchi la frontière tuniso-libyenne et restent bloqués sur place. Il est nécessaire d’apporter aide et secours à ces populations qui ont fuit la Libye.
 
Mis à jour le 26/02/11
1ère mission du SIF en Egypte
Samedi 26 février, une première équipe du SIF est partie en Egypte pour acheminer un convoi humanitaire de 10 tonnes d’aide. Une première évaluation est effectuée au niveau de la frontière égypto-libyenne pour estimer les besoins des populations déplacées dans cette zone. Le convoi est constitué de matériel médical d’urgence, de denrées alimentaires et de couvertures.Cette intervention du SIF a été enclenchée pour répondre à la situation humanitaire à laquelle fait face la Libye. Ainsi les Nations Unies parlent de plus de 120 000 personnes déplacées ayant rejoints les frontières égyptienne et tunisienne.
Situation à la frontière égypto-libyenne d’après notre équipe sur place :
« Le passage aux frontières égyptiennes est très difficile. Aucun véhicule ne peut passer, il faut compter 1km à traverser à pied entre les 2 postes de frontières. En transit, dans les locaux de la frontière libyenne, il y a des centaines de personnes d'origine asiatique qui ne peuvent pas sortir  et n’ont pas le droit d’entrer en Egypte. Sur place, il y a beaucoup de difficultés pour communiquer, les communications sont brouillées. »

Une nouvelle fois la réactivité du SIF est possible grâce à notre Fonds des Urgences.